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Citations sur Aventurier des glaces (12)

La nuit tombe vite : il faut s'éloigner, monter les tentes, faire fondre de la neige, manger. Vite dormir. Le froid se fait mordant : moins 20°C, moins 30°C, la peau gèle en quelques minutes. Il faut lutter contre l'humidité. Il faudrait ne pas transpirer : en refroidissant, la sueur gèle et glace le corps. Le problème, c'est que dans la poudreuse l'effort pour tire la pulka est tellement intense que l'on doit s'arrêter avant chaque montée pour se découvrir, parfois jusqu'à être torse nu. Tout faire pour éviter de se mouiller. Se rhabiller une fois au sommet.
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Le monde sauvage est une prison, un carcan de règles impératives et draconiennes que l'on ignore ou l'on néglige au péril de sa vie.
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L'ours blanc est devenu dans les médias le symbole du réchauffement de la planète : c'est vrai qu'il semble si malheureux, si perdu sur la fameuse photo, tout seul sur son petit morceau de banquise qui dérive. La plupart des gens ont dû penser qu'il en était prisonnier. Mais si cela avait été un film, on aurait pu le voir plonger à l'eau et s'éloigner à la nage. « Ursus maritimus » : l'ours blanc est un mammifère marin − comme la baleine −, semi-aquatique, capable de nager, en agitant ses quatre membres, cent kilomètres par jour ! Ses pattes avant sont palmées, les arrières servent de gouvernail. Sur terre comme dans l'eau, il est incroyablement rapide. Des ours sur des plaques dérivantes, j'en ai vu des centaines. Ils s'en servent pour se reposer pendant une traversée. Ou pour surprendre des phoques. Ou parce qu'ils avaient juste envie de monter dessus.
De même, un film pris d'hélicoptère montre une femelle affolée (par le bruit des pales), incroyablement amaigrie. Déduction logique du spectateur : le réchauffement climatique la prive de nourriture, elle va bientôt mourir de faim... Mais quand elles allaitent, les ourses peuvent jeûner de six à huit mois. Les oursons sont tellement vulnérables que la mère ne quitte pas la tanière, les protège et les nourrit. Quand elle en sort, elle n'a plus que la peau sur les os mais va se gaver de gras de phoque, de baies ou de poissons pour retrouver son poids. Une femelle a été pesée en novembre à quatre-vingt-douze kilos. Neuf mois plus tard, en août, elle en faisait cinq cent cinq. Une étude a été menée sur huit cents animaux au Spitzberg pendant cinq ans : aucun n'a montré de signe d'amaigrissement.
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Nous traversons les Talkeetna Mountains sur trois cents kilomètres. Fabuleux, l'aventure à la Jack London. Des mètres de poudreuses, la progression est difficile. Je demande quels sont ces fils que nous devons enjamber : les cables électriques, à trois mètres du sol en été...
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Mon thermomètre ne marque plus rien : au-delà de moins 55°C, le mercure se recroqueville dans la petite boule. Pour la première fois je m'approche d'un feu de bois sans en sentir la chaleur. La moindre particule humide se change en paillette de glace qui flotte dans l'air. Respirer, même par le nez, est douloureux. Les larmes gèlent instantanément, les cils collent aux paupières. Il faut un masque en néoprène pour le bas du visage, des lunettes de ski sur les yeux. Aucun morceau de chair ne doit être exposé.
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[Chez des amis groenlandais]
Un soir, je convoque mes piètres talents culinaires pour faire une quiche lorraine et des crêpes en dessert. Délicieux, bravo. Mais peu après je les surprends dans la cuisine devant un bon morceau de viande de phoque. C'est bien, la cuisine française, mais un peu léger...
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Parfois, quand vent et mauvais temps se conjuguent, le simple fait d'être dehors est un risque mortel. Il faut rester sous la tente, se blottir dans le duvet et attendre. C'est le "jour balnc" : plus aucun repère spatial, la terre et le ciel se confondent.
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En vadrouille dix mois sur douze, je pose à l'administration française un problème dont je vais finir par croire qu'il est insoluble. Ils ne savent pas comment traiter mon cas, où me mettre, dans quelle case me ranger. Les ennuis s'accumulent, les pénalités s'additionnent. J'arrive dans leurs bureaux avec d'épais dossiers. Relances, mises en demeure, injonctions de payer dix pour cent de plus à cause du retard. « Bon, j'ai compris. Vous êtes non-résident en France. Pas de problème. Donnez-nous votre adresse à l'étranger... − Ben, ça dépend. D'abord je vais être sur un bateau de croisière en Antarctique, puis itinérant au Groenland, ensuite un mois sous la tente en Alaska, en kayak. Qu'est-ce que vous préférez ? Je n'ai pas d'adresse fixe à l'étranger. » Là, en général, il y a un blanc. Puis : « Mais monsieur, il faut bien que vous soyez quelque part... » Huit semaines par an en France, le reste en vagabond dans toutes les régions froides du monde ; ces fonctionnaires la plupart du temps charmants et bien intentionnés m'ont fait comprendre que j'étais sans domicile fixe. Mais un SDF international.
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En apprenant leur langue, comment ils forment leurs mots, je les comprends mieux. Ici, on n'a pas vingt ou trente printemps, on a vingt ou trente hivers. Les météorites sont des "merdes d'étoiles", les aurores boréales des "esprits qui jouent au foot avec un crâne de morse", les toilettes "un lieu où on va tout seul", l'ordinateur est "un objet qui fonctionne comme un cerveau", la cheminée "un endroit qui fait du brouillard, le journaliste "celui qu'on écoute". Pour "étrangers", ils disent "ceux qui ont de gros sourcils".
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Les quotas autorisent une chasse limitée. Comment un père pourra-t-il inciter son fils adolescent à suivre sa voie s'il sait qu'il ne pourra en vivre ? Si le seul argent qu'il pourra espérer toucher est le salaire de sa femme pour faire les courses au magasin du village ?
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