Il est dans la nature de l'homme de conquérir depuis que le monde est monde, ce n'est pas aujourd'hui que cela va changer.
C'est fou ce que l'attente peut réduire à la dépendance. Pourtant, cette constante de toute vie d'homme, génératrice de l'espoir, ne constitue-t-elle pas la seule véritable respiration de l'être humain? Mille fois par jour, on attend, on espère, on aspire. On attend un appel, la sonnerie du réveil, l'arrivée de l'autobus, on attend l'heure du repas, on attend que le cours finisse ou que le film commence, on attend des nouvelles de quelqu'un ou des résultats d'examen. On attend que la grippe se passe. On attend un enfant aussi bien qu'on attend de mourir. Au fond, on attend toujours. Et toujours cet espoir qui nous garde en vie, assujetti à l'incontrôlable et à l'impondérable, à la fatalité, symptôme de la faiblesse et de la fragilité de la nature humaine. On espère, mais trop souvent, on n'y peut rien.