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Critique de pat823


La douceur n'est pas un concept philosophique. Personne n'en a tracé le contour.
Pour Anne Dufourmantelle, cette notion est avant tout une puissance, au sens où l'entendaient les Grecs anciens. Pas question ici « de théories d'amélioration du moi et de recherche du bonheur » qui alimentent le marché du « mieux-être ». L'auteure garde à l'esprit la question essentielle pour elle du passage de la fatalité vers la liberté, malgré nos conditionnements multiples. Elle s'interroge sur la capacité des êtres à se métamorphoser.
Pour illustrer son propos, elle pointe quelques figures littéraires qui ont tout bouleversé sans le vouloir, de « L'homme qui rit » de Victor Hugo aux « Frères Karamazov » de Dostoïevski, en passant par les personnages de Kafka ou de Tolstoï. Elle présente aussi la douceur comme une force révolutionnaire et subversive. « Il n'y a pas de seuil à la douceur, plutôt une continuelle invitation à être contaminée par elle, qui peut se briser en un instant. »
Anne Dufourmantelle nous entraîne sur des chemins de traverse dans cette courte et merveilleuse méditation, écrite en mini chapitres. Cette psychanalyste venue de la philosophie aimait l'idée que l'on puisse flâner dans ses essais, « comme on traverse un jardin. » On peut lire ce livre d'une traite, ou y musarder, selon notre inspiration.
J'avoue avoir ressenti une certaine émotion tout au long de cette lecture, en pensant à la disparition récente de cette belle personne.
« Certains êtres ont la grâce d'avoir l'air de débarquer sur terre pour l'enchanter. », Anne Dufourmantelle, « L'envers du feu », 2015.


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