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Citations sur Le Comte de Monte-Cristo, tome 2/2 (181)

« Tu arracheras les dents du dragon, et tu fouleras aux pieds les lions, a dit le seigneur. »

— Ah ! s’écria-t-il, voilà la réponse ! merci, mon père, merci !

P.1353
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Depuis la mort du petit Édouard, un grand changement s’était fait dans Monte-Cristo. Arrivé au sommet de sa vengeance par la pente lente et tortueuse qu’il avait suivie, il avait vu de l’autre côté de la montagne l’abîme du doute.

Il y avait plus : cette conversation qu’il venait d’avoir avec Mercédès avait éveillé tant de souvenirs dans son cœur, que ces souvenirs eux-mêmes avaient besoin d’être combattus.

Un homme de la trempe du comte ne pouvait flotter longtemps dans cette mélancolie qui peut faire vivre les esprits vulgaires en leur donnant une originalité apparente, mais qui tue les âmes supérieures. Le comte se dit que pour en être presque arrivé à se blâmer lui même, il fallait qu’une erreur se fût glissée dans ses calculs.

P.1343
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— Vous savez, Edmond, que je ne suis plus une créature pensante ; de détermination, je n’en ai pas, sinon celle de ne me déterminer jamais. Dieu m’a tellement secouée dans ses orages que j’en ai perdu la volonté. Je suis entre ses mains comme un passereau aux serres de l’aigle. Il ne veut pas que je meure puisque je vis. S’il m’envoie des secours, c’est qu’il le voudra et je les prendrai.

— Prenez garde, madame, dit Monte-Cristo, ce n’est pas ainsi qu’on adore Dieu ! Dieu veut qu’on le comprenne et qu’on discute sa puissance : c’est pour cela qu’il nous a donné le libre arbitre.

P.1342
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— Il y a, continua-t-elle, des existences prédestinées dont une première faute brise tout l’avenir.

P.1340
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— Oh ! regardez-moi, continua-t-elle avec un sentiment de profonde mélancolie ; on peut supporter l’éclat de mes yeux aujourd’hui, ce n’est plus le temps où je venais sourire à Edmond Dantès, qui m’attendait là-haut, à la fenêtre de cette mansarde qu’habitait son vieux père… Depuis ce temps, bien des jours douloureux se sont écoulés, qui ont creusé comme un abîme entre moi et ce temps. Vous accuser, Edmond, vous haïr, mon ami ! non, c’est moi que j’accuse et que je hais ! Oh ! misérable que je suis ! s’écria-t-elle en joignant les mains et en levant les yeux au ciel. Ai-je été punie ! … J’avais la religion, l’innocence, l’amour, ces trois bonheurs qui font les anges, et, misérable que je suis, j’ai douté de Dieu !

Monte-Cristo fit un pas vers elle et silencieusement lui tendit la main.

— Non, dit-elle en retirant doucement la sienne, non, mon ami, ne me touchez pas. Vous m’avez épargnée, et cependant de tous ceux que vous avez frappés, j’étais la plus coupable. Tous les autres ont agi par haine, par cupidité, par égoïsme ; moi, j’ai agi par lâcheté. Eux désiraient, moi, j’ai eu peur. Non, ne me pressez pas ma main. Edmond, vous méditez quelque parole affectueuse, je le sens, ne la dites pas : gardez-la pour une autre, je n’en suis plus digne, moi. Voyez… (elle découvrit tout à fait son visage), voyez, le malheur a fait mes cheveux gris ; mes yeux ont tant versé de larmes qu’ils sont cerclés de veines violettes ; mon front se ride. Vous, au contraire, Edmond, vous êtes toujours jeune, toujours beau, toujours fier. C’est que vous avez eu la foi, vous ; c’est que vous avez eu la force ; c’est que vous vous êtes reposé en Dieu, et que Dieu vous a soutenu. Moi, j’ai été lâche, moi, j’ai renié ; Dieu m’a abandonnée, et me voilà.

Mercédès fondit en larmes ; le cœur de la femme se brisait au choc des souvenirs.

P.1338-1339
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La nuit étincelait d’étoiles. On était au haut de la montée de Villejuif, sur le plateau d’où Paris, comme une sombre mer, agite ses millions de lumières qui paraissent des flots phosphorescents ; flots en effet, flots plus bruyants, plus passionnés, plus mobiles, plus furieux, plus avides que ceux de l’Océan irrité, flots qui ne connaissent pas le calme comme ceux de la vaste mer, flots qui se heurtent toujours, écument toujours, engloutissent toujours !…

Le comte demeura seul, et sur un signe de sa main la voiture fit quelques pas en avant.

Alors il considéra longtemps, les bras croisés, cette fournaise où viennent se fondre, se tordre et se modeler toutes ces idées qui s’élancent du gouffre bouillonnant pour aller agiter le monde. Puis, lorsqu’il eut bien arrêté son regard puissant sur cette Babylone qui fait rêver les poètes religieux comme les railleurs matérialistes :

— Grande ville ! murmura-t-il en inclinant la tête et en joignant les mains comme s’il eût prié, voilà moins de six mois que j’ai franchi tes portes. Je crois que l’esprit de Dieu m’y avait conduit, il m’en ramène triomphant ; le secret de ma présence dans tes murs, je l’ai confié à ce Dieu qui seul a pu lire dans mon cœur ; seul il connaît que je me retire sans haine et sans orgueil, mais non sans regrets ; seul il sait que je n’ai fait usage ni pour moi, ni pour de vaines causes, de la puissance qu’il m’avait confiée. Ô grande ville ! c’est dans ton sein palpitant que j’ai trouvé ce que je cherchais ; mineur patient, j’ai remué tes entrailles pour en faire sortir le mal ; maintenant, mon œuvre est accomplie, ma mission est terminée ; maintenant tu ne peux plus m’offrir ni joies, ni douleurs. Adieu, Paris ! adieu !

Son regard se promena encore sur la vaste plaine comme celui d’un génie nocturne ; puis, passant la main sur son front, il remonta dans sa voiture, qui se referma sur lui, et qui disparut bientôt de l’autre côté de la montée dans un tourbillon de poussière et de bruit.

P.1333-1334
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L’exaltation est presque l’enthousiasme, et l’enthousiasme rend insensible aux choses de la terre.

P.1279
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Je sais que le monde est un salon dont il faut sortir poliment et honnêtement, c’est-à-dire en saluant et en payant ses dettes de jeu.

P.1112
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