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Citations sur Voyage en Russie (13)

Meng-Koung est, comme Xénophon et comme César, un général historien. Il est mort en 1245, et commandait un corps chinois envoyé au secours des Mongols contre les Kins. Selon lui, une partie de la horde tatare, autrefois soumise par les Khitans, – peuple qui habitait au nord des provinces chinoises de Tchi-li et de Ching- Ching, provinces fertiles jusqu'au miracle, arrosées qu'elles étaient par le Liaho et ses affluents, – selon lui, une partie de cette horde, disons-nous, quitta la chaîne des montagnes In-Chan, laquelle s'étend de la courbure septentrionale du fleuve Jaune jusqu'aux sources des rivières qui se jettent dans la partie occidentale du golfe de Peking, où elle s'était réfugiée pour rejoindre ses compatriotes, les Tatars blancs, les Tatars sauvages et les Tatars noirs.
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Rien ne vous donnera […] l’idée d’une nuit de juin à Saint-Pétersbourg, ni la plume, ni le pinceau. C’est quelque chose de magique [...].

Figurez-vous une atmosphère gris-perle, irisée d’opale, qui n’est ni celle de l’aube ni celle du crépuscule, une lumière pâle sans être maladive, éclairant les objets de tous les côtés à la fois.

Nulle part une ombre portée. Des ténèbres transparentes, qui ne sont pas la nuit, qui sont seulement l’absence du jour ; des ténèbres à travers lesquelles on distingue tous les objets à une lieue à la ronde ; une éclipse de soleil sans le trouble et le malaise qu’une éclipse jette dans toute la nature ; un calme qui vous rafraîchit l’âme, une quiétude qui vous dilate le cœur, un silence pendant lequel on écoute toujours si l’on n’entendra pas tout à coup le chant des anges ou la voix de Dieu !
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– Pardon, mon général, dit Violet. Mais je ferai observer à Votre
Excellence que, si inférieur que soit mon grade, voyageant pour le
service direct de Sa Majesté, je dois primer tout le monde, même
un général, même un maréchal, même un grand-duc. Ayez donc la
bonté de me rendre les chevaux.
– Ah ! c'est ainsi ! Et si je ne te les rends pas, que feras-tu ?
– J’userai de ma position et, en vertu des ordres dont je suis porteur,
je les prendrai de force.
– De force ?
– Oui, Excellence, si vous me poussez à cette extrémité.
– Insolent ! fit le général.
Et il donna un soufflet au capitaine français. Celui-ci tira un des
pistolets qu'il avait à sa ceinture et, à bout portant, fit feu. Le général
tomba raide mort. Le capitaine Violet prit les chevaux, accomplit
sa mission et revint se mettre entre les mains de la justice.
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Le capitaine Violet – son nom indique que c’était un Français, au service de la Russie – remplissait une mission que lui avait donnée directement l’empereur Nicolas.
Il avait, comme tous les courriers extraordinaires, un padarojné de la Couronne, c'est-à-dire un ordre de prendre les chevaux, s'il en trouvait, dans les stations de poste, et de s'en faire chercher s'il n'en trouvait pas. Comme il voyageait nuit et jour, il avait ses pistolets tout chargés à la ceinture.
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A peine avais-je pris ma place dans le cercle, pensant malgré moi à cette surprise qui, d’après l’accueil que m’avait fait le général, ne pouvait être qu’agréable, que la porte s’ouvrit et que l’on annonça :
« Le comte et la comtesse Annenkof. »
Ces deux noms me firent tressaillir, et me rappelèrent un souvenir vague. Je me levai.
Le général me prit par la main et me conduisit aux nouveaux venus.
« M. Alexandre Dumas » leur dit-il.
Puis, à moi :
« M. le comte et madame la comtesse Annenkof, le héros et l’héroïne de votre Maître d’armes. »
Je jetai un cri de surprise, et me trouvai dans les bras du mari et de la femme.
C’étaient bien cet Alexis et cette Pauline dont Grisier m’avait raconté les aventures, et des aventures desquels j’avais fait un roman.
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Nous nous informâmes à quelle heure on prenait le thé à Nijni ; il nous fût répondu que c’était de dix à onze heures du soir.
Il n’y avait pas à dire, il fallait tirer des malles l’habit noir, le pantalon noir, le gilet blanc, la cravate blanche et les bottes vernies, qui n’avaient pas vu le jour depuis Saint-Petersbourg.
Nous allâmes attendre l’heure du thé au haut de la rampe qui domine le Volga et, par conséquent, tout le champ de foire.
J’étais curieux de voir s’illuminer toute cette immense scène, où trois cent mille personnes jouaient en plein air une de ces comédies où, comme dans les pièces antiques, le dieu Mercure fait le dénouement.
L’effet de l’allumage fût magique et donna une illumination spontanée.
En mois de cinq minutes, tout eut sa lumière, torche, flambeau, lanterne ou fanal.
L’effet le plus pittoresque était produit par les barques naviguant sur les canaux, croisant, entrelaçant, mariant leurs feux comme des chiffres fantastiques, noués et dénoués par la main des esprits de l’air.
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Lermontof était dans les gardes lorsqu'il fit ses premiers vers ; l'empereur le manda près de lui.
" Qu'est-ce qu'on me rapporte, monsieur, lui dit-il, que vous faites des vers ?
- En effet, sire, cela m'arrive quelquefois.
- Il y a des gens pour cela, monsieur ; mes officiers n'ont donc pas besoin de s'en occuper. Vous irez faire la guerre du Caucase ; cela vous occupera au moins d'une façon digne de vous. "
C'était tout ce que demandait Lermontof. Il s'inclina, partit pour le Caucase, et puis, en face de cette splendide chaîne de montagnes où fut enchaîné Prométhée, il fit ses plus beaux vers.
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Cette fois, nous étions en plein dans la vieille Russie, c’est à dire dans la vraie Russie, et non pas dans une contrefaçon de Russie comme Saint-Petersbourg.
Moscou est, après Constantinople, la plus grande ville, ou mieux, le plus grand village de l’Europe ; car Moscou, avec ses parcs, ses baraques, ses lacs, ses jardins de maraîchers, ses corbeaux mangeant avec les poules, ses oiseaux de proie planant au dessus des maisons, est bien plutôt un immense village qu’une grande ville.
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La France est représentée à Nijni par quelques marchandes de modes, par quelques bijoutiers et par des marchands de drap de Sedan et d’Elbeuf.
Je dois dire que la bijouterie et les modes ne sont pas appelées à donner aux peuplades asiatiques une haute idée de notre goût.
Il va sans dire que nous passâmes dédaigneusement devant les fers, la fonte, les cordages, les cuirs, les bottes de feutre et les bonnets fourrés pour arriver aux bazars chinois, tatars et persans.
Cela tenait sans doute à ce que les marchands étaient aussi curieux que les marchandises.
Là se déroulaient les châles de l’Inde, les étoffes chinoises, les tissus turcs, les tapis smyrniotes, les soies du Caucase, les ceintures enrichies de turquoises, les sabres, les poignards, les pistolets damasquinés ; les pipes de toute espèce, de toute forme, de tout prix, depuis vingt kopecks jusqu’à mille roubles ; les selles, les brides et les carapaçons persans venus d’Erzeroum, de Nouchka, de Téhéran, de ces pays que nous allions voir et que nous ne connaissions encore que par les Mille et une Nuits, et que nous avions toutes les peines du monde à ne pas croire fabuleux.
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(...) il est toujours grand aux yeux de la postérité, celui qui chasse l'étranger de sa patrie.
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