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Critique de Chestakova


J'ai retrouvé ce petit livre dans ma bibliothèque où je l'ai oublié de nombreuses années. Je garde de Claude Duneton le souvenir ému d'un récit qui m'avait transportée avec bonheur au pays de l'enfance de Louis XIV: «  Louis XIV dit le petit » je garde aussi le souvenir d'un amoureux gourmand de la langue française dont il se targuait de prendre la défense contre vents et marées.
Rien de tel dans cet essai court, dans lequel il relate un voyage à Saint Petersbourg au moment de l'effondrement de l'Union soviétique. Au fil d'un dialogue avec sa logeuse, Claude Duneton s'appuie sur les ruines de l'état soviétique pour faire le procès d'un système , condamné à mort par sa perversion idéologique et politique, une mort bel et bien confirmée en 1991, et dont nous ne finissons pas de conter les cadavres.
A cette condamnation il ajoute celle des aveuglements à ses yeux complices, des partis communistes occidentaux, plaçant au premier plan les certitudes de son père, d'un avenir radieux avec le socialisme de l'est de l'Europe.
Le constat est accablant, pas question pour le lecteur de le remettre en question. Toutefois, j'ai été étonnée que cette dénonciation ne s'appuie pas davantage sur un peu d'humanisme. Non pas pour regarder les appareils et les systèmes mais bien pour regarder les hommes et les femmes qui ont placé leurs espoirs dans ce futur d'une société sans classe, que l'on sait désormais mort et bien mort. J'en appelle aux écrits de Vassili Grossman, jusqu'aux plus pessimistes comme « Tout passe, écrit après « Vie et destin », il savait y rendre justice à la sincérité des espérances, même chose pour l'essai de Svetlana Alexiévitch dans « La fin de l'homme rouge » qui sait si bien donner la parole aux vaincus en évoquant elle aussi cette même sincérité.
Aujourd'hui notre monde est frappé d'immobilisme, les puissants y manient l'exclusion, les illusions du passé n'existent plus, elles n'ont pas été remplacées.
J'ai refermé ce petit livre avec un puissant sentiment d'impuissance.
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