“Tous les hommes naissent libres et égaux en droit.“ C’est la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui raconte cela. Mais il est facile de prouver que cette égalité n’a jamais existé pour nous, indigènes algériens. Nos droits, les voici, tels que les comprennent les canailles sanguinaires, les pirates rapaces qui, sous prétexte de colonisation, nous ont apporté les soi-disants “bienfaits“ de leur “civilisation“. Ils consistent à voir les terres sur lesquelles nous sommes nés, que de père en fils nous fécondions de notre labeur, qui nous donnaient de quoi vivre librement et fièrement, accaparées par nos “bienfaiteurs“. […] Nous avons un autre “droit“ que ne nous contestent pas, au contraire, les entrepreneurs de charniers patriotiques, c’est celui d’aller crever sur les champs de bataille pour la défense de la France si généreuse.
L’histoire de toutes les colonisations nous l’apprendra sans conteste : elle se résume à un servage intensif ; c’est le vol, la piraterie, le viol qui l’accompagnent toujours !
Je ne tolérerai jamais que ma défense soit prise par les enfants de choeur du fascisme rouge qui sévit en Russie.
Prenez garde qu’un jour les parias en aient marre et qu’ils ne prennent les fusils que vous leur avez appris à manier pour les diriger contre leurs véritables ennemis, au nom du droit à la vie, et non comme autrefois pour une soi-disant patrie marâtre et criminelle.
Les indigènes soumis sont des enfants, de grands enfants qui vivaient librement et simplement, avec leurs traditions. Ils naissaient et mourraient hors des trompeuses complications des sociétés modernes. Et voilà que, sous prétexte de les coloniser, on les vole, on les pille, on les dépouille.
La presque totalité de la population indigène vit dans la misère physique et morale la plus grande.