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Critique de vdesanfabian


Il faut un temps d'adaptation pour se faire au style "peu académique" de DURAS. J'ai du reprendre certaines phrases, paragraphes complets au début pour en comprendre le sens car, je me perdais, à la première lecture, dans les spécificités de l'écriture durassienne. Il est difficile de s'attacher à des personnages auxquels on ne peux reconnaître que peux de qualité. Ils sont en général vénaux et prêts à toutes les concessions pourvu que cela leur rapporte quelque argent ou avantage. Même à prostituer la petite soeur. D'ailleurs, proxénète, n'est-ce pas le "métier" qu'exercera le frère aîné de retour en France ? Je ne sais plus si c'est avant ou après avoir été collabo pendant la guerre ? Alors que Margueritte DURAS militera du côté des communistes. J'ai lu quelque part qu'il aurait essayé de prostituer sa soeur. Mais qu'elle est la part de vérité dans ces romans dits "d'inspiration auto-biographique" ? La petite Suzanne, rouée de coup par sa mère sous les yeux d'un frère aîné tout-puissant qui ne bronche pas (et qui battra à son tour dans d'autres livres la soeur et le petite frère Paulo) ne suscite pas non plus beaucoup d'empathie quand on comprend entre les lignes que cet amour absolu qu'elle dit avoir pour son petit frère est en réalité incestueux. Il est évident que la misère, le malheur, la malchance sont le terreau de la vénalité, perversité, violence, amoralité des personnages. Et on ne leur pardonne pas les humiliations qu'ils infligent au pauvre et pourtant richissime Monsieur Jo, qu'ils se borneront à appeler le Chinois, qui se meurt d'amour pour la petite Suzanne mais dont personne ne s'émeut car, si riche et si amoureux soit-il, ce n'est finallement qu'un Chinois. Tout ce qu'on cherche à faire c'est exploiter les sentiments du pauvre homme pour en tirer des bénéfices matériels et financiers. Dans "L'amant', le Chinois est toujours autant méprisé. Seule dans la réécriture de l'histoire en 1994 dans le roman "L'amant de la Chine du Nord", la jeune fille dont l'auteur ne parle plus à la première personne et qui ne s'appelle plus Suzanne, mais "l'enfant" éprouve enfin des sentiments pour son amant, partage avec lui des rires et des larmes. Mais lui, le Chinois, il n'a toujours pas de nom...
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