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Critique de Fandol


4, c'est bien sûr 1914 et les trois années qui suivent. Jean Echenoz a bien fait d'aborder le sujet en pleine période de centenaire de la Première guerre mondiale. Il le fait à sa manière, en s'attachant aux pas de jeunes hommes mobilisés, rassemblés avec toute la population par le tocsin : « Tout le monde avait l'air très content de la mobilisation : débats fiévreux, rires sans mesure, hymnes et fanfares, exclamations patriotiques, striées de hennissements. »
Ils sont partis. Charles (27 ans), Anthime (23 ans), Padioleau, Bossis, Arcenel, chacun son matricule. Marche, défilé, le train et Blanche, comme les autres femmes, les enfants, les vieux, est restée, attendant ce retour qui ne devait pas tarder...
Le moral baisse au fil des kilomètres, puis le capitaine Vayssière rassure : « Vous reviendrez tous à la maison… Si quelques hommes meurent à la guerre, c'est faute d'hygiène. Car ce ne sont pas les balles qui tuent, c'est la malpropreté qui est fatale et qu'il vous faut d'abord combattre. » Jean Echenoz, toujours de son style simple et efficace, très agréable à lire, suit ces hommes jusqu'à ce qu'ils entendent le bruit du canon.
Sur un ton presque enjoué, badin, en une description anodine, comme au cours d'une conversation, l'auteur décrit une des premières batailles aériennes, montrant au passage l'impréparation de nos avions et de leurs pilotes malgré leur grand courage.
Il n'oublie pas de revenir au pays pour nous montrer la vie qui se poursuit avec Blanche, l'usine de chaussures qui a du travail pour équiper l'armée. Cette armée, justement, où les hommes tombent, doit évoluer, remplacer le pantalon rouge trop criard, fournir une cervelière, sorte de calotte en acier, pour arriver enfin au casque en septembre 1915. Rien n'épargne les soldats, comme « les gaz aveuglants, vésicants, asphyxiants, sternutatoires ou lacrymogènes que diffusait très libéralement l'ennemi à l'aide de bonbonnes ou d'obus spéciaux, par nappes successives et dans le sens du vent. »
Terrible est la séquence où Arcenel s'en va seul, est arrêté par les gendarmes, traduit en conseil de guerre et fusillé le lendemain, pour l'exemple ! Enfin, il y a le retour d'Anthime dont il ne faut rien dire pour laisser découvrir une histoire qui se termine par une pirouette dont Jean Echenoz a le secret.


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