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Critique de Diabolau


Si Jean Echenoz, on le voit assez rapidement et j'y reviendrai, s'est sans doute pas mal documenté sur le plan historique, en revanche il a quelques petites choses à revoir sur la géographie de l'ouest, avec son héros qui part faire un tour en vélo par delà les collines et plateaux vendéens, et qui en un tour de pédale rentre chez lui dans une ville que l'on identifie rapidement comme étant... Nantes.
C'est une anecdote, mais des imprécisions comme celle-ci, on va en retrouver pas mal. le dépôt du 93e RI, dont ses héros font partie, et dont il a par ailleurs retracé le chemin sur le front, de Maissin à la Champagne en passant par la Somme, ne se trouvait pas à Nantes, mais à la Roche-sur-Yon.
C'est un texte court, qui se lit en un peu plus d'une heure. Et en une heure, Echenoz réussit à rassembler "tout" sur la guerre 14. Quand je dis tout, je parle en fait de tous les poncifs et les clichés : combat aérien primitif, artisanat de tranchées, mutilation volontaire, désertion (ou plutôt pseudo désertion, pour laquelle, en principe, le soldat n'aurait jamais été fusillé, ce qui montre les limites de la documentation de l'auteur), bombardement, recherche de la bonne blessure, amputation, syndrome du membre fantôme, gaz, ...
Certes, tout cela a existé, et fait partie de la mémoire collective sur la première guerre mondiale, mais vouloir tout mettre sur 120 pages très aérées, et très souvent de façon artificielle, le moins qu'on puisse dire est que ça fait un peu récitation. Au lieu de mettre sa documentation (souvent bancale, qui plus est) au service de son récit, Echenoz a mis son récit au service de la documentation.
Pour ce qui est du récit en lui-même, il ne m'a pas beaucoup convaincu non plus dans ses choix narratifs. Avec ses (rares) dialogues en style indirect et ses descriptions froides, sans âme ni émotion (lorsque le héros voit ses camarades ouverts en deux par un obus juste sous ses yeux, cela semble lui faire autant d'effet que si on découpait un gâteau d'anniversaire), il a réussi à laisser... froid. Si tel était l'objectif, il est parfaitement atteint, mais ce n'est pas vraiment ce que j'attends d'un récit sur cette tragédie humaine.
Une déception, donc, à plus d'un titre, malgré les qualités stylistiques de l'auteur.
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