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Critique de jmb33320


« Je ressemble à n'importe qui en moins bien. Taille au-dessous de la moyenne et poids au-dessus, physionomie sans grâce, études bornées à un brevet, vie sociale et revenus proches de rien, famille réduite à plus personne. »

C'est vrai qu'il n'est guère sympathique ce Fulmard. Il s'est fait virer de son emploi de personnel navigant commercial (steward) à cause d'une faute lourde, dont nous ignorerons la nature, si lourde en tout cas qu'elle l'a conduit à être condamné à de la prison avec sursis. Et à une obligation de soins psy.

Il va deux fois par mois consulter un certain Bardot, à qui il ne ment « qu'une fois sur trois ». Il est persuadé que le psy s'en fiche, de ce qu'il peut bien raconter, et il n'a pas entièrement tort. On peut tout de même penser à la fin du roman qu'il aurait mieux valu qu'il l'ignore encore davantage…

Gérard veut se reconvertir : il se positionne sur un créneau de détective privé qui ne dit pas son nom. Bardot, lui, magouille dans un micro-parti politique, le FPI (Fédération Populaire Indépendante), qui se situe « des droites aux gauche les plus diverses non sans quelques détours par le centre ».

Son leader vieillissant, Franck Terrail, n'est plus guère fringant mais a conservé une sorte d'aura que n'ont pas ses dauphins, qui seraient plutôt du genre requins prêts à le croquer. Il bave devant sa belle-fille, et le hasard faisant bien les choses, sa compagne disparaît.

A cause de Bardot, Gérard Fulmard va être contraint d'effectuer des basses besognes pour le compte des affreux du F.P.I.

Jean Echenoz poursuit ici dans la veine de « Envoyée spéciale », son précédent roman. Intrigues policières échevelées, humour dévastateur et style exemplaire en sont les ingrédients principaux. Il y multiplie les clins d'oeil au lecteur, à la Diderot de « Jacques le fataliste et son maître ». Une dernière remarque : on ne lit jamais assez attentivement les titres des romans. Ici c'est le cas.
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