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Critique de mylena


mylena
06 septembre 2021
Edgar Poe est la source d'inspiration qui a donné naissance aux genres du polar, de la SF, au fantastique. Rien que ça ! Mais du coup, il ne faut pas attendre d'avoir une bonne connaissance des grands auteurs de ces genres, car à trop attendre pour le lire, on court le risque d'être déçu alors qu'il s'agit d'un auteur magistral et novateur. Chaque nouvelle fait penser à un autre auteur, sauf qu'à chaque fois elle a été écrite avant ! Poe a eu une influence importante sur Stevenson, sur Jules Verne, sur Conan Doyle, etc...
Les deux premières nouvelles (Double assassinat dans la rue Morgue et La lettre volée) sont comme deux courts romans policiers, avec Dupin et son ami qui préfigurent Sherlock Holmes et le docteur Watson. La première est basée sur le sens de l'observation et les capacités de déduction. Leurs intrigues reposent sur des situations et des ficelles devenues très classiques avec le temps.
Les nouvelles suivantes (Le scarabée d'or, le canard au ballon, Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaal, Manuscrit trouvé dans une bouteille, Une descente dans le Maelstrom)nous plongent dans un univers qui relève et du fantastique et de l'aventure.
Dans le scarabée d'or il n'y a pas beaucoup d'action mais une superbe intrigue et un peu de cryptographie.
Quand on lit les pages de descriptions techniques relatives au fonctionnement du ballon qui permet la traversée de l'Atlantique (le point de départ de cette histoire est un canular) difficile de ne pas songer à Jules Verne. L'aventure d'Hans Pfaal repose sur les mêmes principes et est tout aussi réussie grâce au talent de l'auteur.
Le manuscrit trouvé dans une bouteille est un court intermède, pur récit d'aventure particulièrement réussi, qui tient en haleine, vire au fantastique et laisse le lecteur sur sa faim tant il est trop court.
Et dans la nouvelle suivante nous sommes embarqués avec le narrateur dans le maelström, fascinés par sa beauté et saisis par la terreur comme si nous y étions. C'est peut-être dans celle-là que l'on perçoit le mieux le talent de Poe à décrire de façon réaliste et crédible à peu près n'importe quoi, aussi irréel cela soit-il. Un peu l'équivalent d'effets spéciaux réussis dans un film.
Les trois nouvelles suivantes (La vérité sur le cas de M. Valdemar, Révélation magnétique, Souvenirs de M. Auguste Bedloe) m'ont beaucoup moins intéressés, elles sont focalisées sur le paranormal, et plus précisément sur le magnétisme, très en vogue à l'époque de Poe. Je trouve qu'elles ont terriblement vieillies.
La dernière de ces trois aborde le même thème que les dernières du recueil (Morella, Ligeia et Metzengerstein) : la réincarnation. Dans Morella, c'est la réincarnation d'une femme qui meurt en couches dans sa fille. Dans Ligeia, c'est une histoire de fantôme et de réincarnation un peu plus complexe. L'atmosphère hésite entre le réalisme et des visions inspirées par les vapeurs d'opium. Metzengerstein a des allures de vieux conte hongrois, c'est une histoire de vengeance et de métempsychose. Ces trois nouvelles sentent fort le dix-neuvième siècle mais cela ne gêne pas, bien au contraire.
Une dernière remarque : éviter de lire Poe dans les traductions de Charles Baudelaire, elles ont atrocement vieillies.
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