Corps-accords

Je me drogue de son odeur et de sa saveur, de ses plaintes, de ses soupirs et de sa fièvre, je me dope au réseau de nos émotions et de notre excitation. Plus je la veux, plus j’ai envie d’elle, et plus j’ai envie d’elle, plus je la veux. Qu’est-ce qui m’arrive ? Je n’ai jamais eu autant de plaisir à faire l’amour à une femme, alors que je n’ai même pas commencé…

Elle est si facile à lire, si captivante et si addictive que tout semble facile. Peut-être trop. Je ne sais pas. Une chose est sûre, elle me fascine, et ce, pour plusieurs raisons : la première, ce désir primaire qu’elle fait naître en moi, dès que je la vois. Comme le mâle alpha qui a reconnu sa femelle, et qui sait que ce serait la meilleure pour sa progéniture. C’est absolument brut, fulgurant et incompréhensible pour l’homme que je suis.

« J’ai observé ce mec à travers des photos, des magazines, des écrits, et des écrans, je sais qu’il pèse chaque terme qu’il utilise, la définition se matérialisant dans son esprit, avant de la verbaliser. Logan Tenders joue sur le double sens et sur la multitude de possibilités qu’un mot peut vouloir dire, additionné à un autre, dans des contextes différents. Il aime les lettres comme s’il construisait, brique par brique, un château impénétrable, où les fictions qu’il écrit sont un peu de sa réalité. » Jane-

L’amour ne se dit ni ne s’explique, murmure-t-elle sur ma bouche, il se ressent.

Mes doigts, inquisiteurs, assaillent son intimité. Jamais je n’ai perdu le contrôle comme en cet instant, je veux me nourrir de ses halètements, absorber ses cris, m’abîmer en elle, pour elle et jamais ne m’en satisfaire. Ça fait trop de mois que je n’ai pas eu une femme dans un lit, au moins soixante-dix jours qu’elle m’allume sans même en avoir conscience. Je ne suis pas un surhomme, j’ai mes limites, et je les ai très vite atteintes avec elle.

Mon exclamation me surprend moi-même alors que je me rends compte que cette femme, ne ressemblant pas à celles que je saute habituellement, n’a rien à leur envier ! Elle est naturelle, rien de retiré ou de rajouté, juste ce qu’il faut.

Je lorgne ses seins, que je délaisse malgré mon souhait de les goûter, et m’arrête sur son ventre plat. Sa respiration se coupe quand ma langue fait le tour de son nombril, s’affole lorsque je descends un peu plus bas, à l’orée de sa culotte, admirablement assortie à son haut. Je n’ai rien contre ses sous-vêtements, mais là, ils vont clairement devoir disparaître, et vite.

Bordel ! Qu’elle est belle ! Qu’elle est magnifique dans ses craintes mêlées à ses envies, à se tarauder le cerveau pour décider si c’est bien ou mal. Si elle savait comme je m’en fous, à cet instant. Si elle avait conscience de cette intensité qu’elle renvoie, qui m’éblouit puis m’aveugle, avant de me redonner une vision adoucie de la vie tout entière.
Son regard perdu, ses lèvres gonflées de nos baisers, et ses joues rosies par le plaisir me rendent dingue. Je la veux, je veux la déshabiller, comme on effeuille chaque pétale d’une fleur, l’user de mes lèvres jusqu’à ce qu’elle m’implore de la baiser. Je veux être en elle, et lui faire goûter ce bout de monde qu’elle, me fait découvrir.
Je me rue à nouveau sur sa bouche sans qu’elle ne recule. Non, pas cette fois, et je m’en réjouis. Jane Spencers, garde du corps de son état, baisse enfin les armes.

Cette voix, ce regard, ce timbre, ces yeux, tout ! Il m’enflamme, entièrement. Je comprends toutes ces pimbêches qui ont succombé, et sans doute même dû supplier qu’il n’arrête surtout pas. Parce que je suis à deux doigts de l’implorer… Je ne parviens pas à lui rétorquer ne serait-ce qu’une syllabe.
— Jane…

Je ne suis plus que sensations et explosions. Je ne dois pas le suivre, sans quoi ni lui ni moi ne répondrons plus de rien, on le sait. Mais quand ses yeux se posent à nouveau sur mon visage, c’est mon consentement silencieux qu’il sollicite. Que dois-je faire ? Merde !