La prose de la Seine frémit tout au long de son corps de reptile langoureux et résolu, dans sa randonnée de courbes lentes puis soudaines par le dédale de la ville, dans la joie clapotante de chaque brève vague contre les pierres sonores des berges. D'une source infime mais bouillonnante elle fleurit la terre d'ici, la verte contrée de l'esprit, avant de se trouver, par une mort douce, indécelable et continue, Manche, mer du Nord, Atlantique. Sinueuse, elle ne cesse, mais s'évapore, séjourne dans les nuages, puis retourne dans les ténébreuses fertilités où
elle recommence, mosaïque de vitres
où scintille sur le pavé liquide en amont
du pont Marie, un ciel fragmenté.