Paris Aubaine, réveil gueule de bois. Je n'irai pas jusqu'à dire Paris aube haine parce que rien ne m'inspire ce sentiment dans cette ville fantasmée un peu partout sur la planète et tant décriée en France. Paris mon coeur, mon âme, mon sang, Paris que ma peau aime, Paris pour un poème.
Dis monsieur Edwards, t'as pris quoi pour voir Paris comme ça? Nan j'déconne. C'est juste que… je suis hermétique à ce genre de poésie. le genre qui se lit avec les sous titres ou la traduction simultanée, les noeuds au cerveau, les textes dont on ne se souvient plus le début quand on arrive au troisième vers (un vers ça va etc…) bref, la branlette de neurone, j'ai d'autres occasions d'y gouter ailleurs que dans un recueil de poésie. Oui Michael, je peux t'appeler Michael maintenant qu'on est intime, oui je suis dur dans mes mots, beaucoup trop dur, excessif, extrême, car j'ai trouvé malgré tout des petits moments de bonheur dans certains textes. Je me suis revu, par exemple, à ta Rotonde qui s'appelait pour moi le Baiser Salé ou le Père Tranquille aux Halles. J'ai aimé certaines Seine de vie, d'autres beaucoup moins. Pourtant d'habitude, s'il y a bien un endroit où j'aime rester à quai pour de saines émotions c'est bien des pieds de Notre Dame jusqu'au Pont des Arts, mais là, dans ton recueil Miky, mes souvenirs se sont pris les pieds dans le tapis trop souvent.
J'aurais aimé ne pas être en résidence surveillée comme un touriste, tour Eiffel, tour Montparnasse, tour operator, quartiers chics pour ressentis même pas chocs.
J'aurais aimé retourner chez moi, dans mon 11e, vers Oberkampf, oserais je demander vers ma rue des Bluets, Menilmontant, République, Bastille, et puis Stalingrad, Belleville, là où la poésie est cash, vibrante, vivante, authentique, vitale. Sans déconner Mickey, même pour le Louvre je trouve que t'as tout faux. Tu nous parles du silence du Louvre alors qu'il y avait l'acoustique de la coure carrée, tu sais celle du petit passage qui mène vers la pyramide encore meilleure que celle du passage qui drague le Pont des Arts. le son d'un saxo, d'un violon, d'une guitare (si un jour vous passez par là et qu'un zicos est en train de jouer, donnez vous quelques minutes de bonheur, loin de l'indifférence des gens pressés d'enchainer avec les tuileries, la concorde les champs etc…), ça a une autre gueule que le silence du Louvre.
Comment? Ah, oui c'est vrai. le lecteur doit bien se mettre dans le crane qu'il lit le bouquin de l'auteur et pas forcément celui qu'il aurait aimé.
Oui m'sieur Edwards, bien m'sieur Edwards, mais tu sais ma poule, je voulais pas faire de billet sur ma déception et puis hier, au hasard d'un com lu, un blues de ma ville m'a sauté dessus comme ça sans prévenir et va savoir pourquoi me sont venus spontanément ces paroles de Barbès de « fff » :
Si vous craignez la chaleur humaine
J'ai bien peur que dans mon quartier la canicule vous gène
Toutes ces mâcheuses de noix de kola
Erotiques à vous donner le palud
Dans les rues sombres ne vous laissent pas le choix
On n'y voit bien plus clair la nuit venue
Un univers si loin de ce que j'ai trouvé dans votre recueil monsieur Edwards, que j'ai eu besoin de vous le dire aujourd'hui. Ah, une dernière chose monsieur Edwards si je peux me permettre, la prochaine fois que vous sortirez de l'académie Française, traversez la Seine et allez écouter la mélodie des pas sur les pavés de la coure carrée et faites en un poème, promis je l'aimerai plus que tout.
Petit souvenir d'un Baiser Salé, neuf ans déjà…
Je t'aime et je te quitte.
C'est une peine capitale
C'est une peine ombilicale…
Le coeur saigné le corps serré
C'est mon bonheur que j'autorise
Un Océan m'a emporté
Le coeur saigné le corps serré
Pour un demain ensoleillé
Gorge nouée je poétise
Le coeur saigné le corps serré
C'est mon bonheur que j'autorise
On s'était dit et puis et puis
On s'était dit et puis… la pluie
Hier j'ai baigné d'autres eaux
Ce soir j'abandonne la scène
Dans un frisson glaçant nos peaux
Hier j'ai baigné d'autres eaux
Loin de ton lit des draps nouveaux
Sans un sanglot quitter ta Seine
Hier j'ai baigné d'autres eaux
Ce soir j'abandonne la scène
On y a cru et puis et puis
On y a cru et puis… la vie
Ton coeur battra toujours en moi
Belle je t'aime et je te quitte
Au doux amer de l'autre foi
Ton coeur battra toujours en moi
Douce âme erre de l'autrefois
Je ne fuis pas je ressuscite
Ton coeur battra toujours en moi
Belle je t'aime et je te quitte
A toi
Paris…