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Quel magnifique roman...ça faisait un moment que je n'avais pas lu une histoire aussi riche, dense et fabuleusement écrite.
Ebenezer le Page est le narrateur de ce récit merveilleux. Quand débute le roman, c'est un vieil homme et il a décidé de raconter sa vie dans de gros cahiers.
Devant nos yeux s'écoulent alors près de quatre vingt ans d'histoires, la sienne, celle de ses parents et de sa soeur, de ses amis mais aussi celle de ses nombreux parents éloignés : tantes, oncles, et cousins à tous les degrés qui peuplent tous l'île de Guernesey.

Cette gigantesque fresque familiale, qui englobe aussi tous les voisins et commerçants de l'île, est caustique à souhait, car Ebenezer n'est pas un homme ordinaire, il est bourré de défauts, il porte un regard désabusé sur les autres et surtout c'est un grand comique, même si l'humour de Guernesey a ceci de particulier que seuls ses habitants le comprennent !

Ecrit dans une langue simple en apparence, car Ebenezer n'a pas fait de longues études, le récit est une petite pépite pétillante d'esprit, de finesse et d'un humour ravageur, qui nous emmène sur cette île bien particulière pendant près d'un siècle.
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Ce pavé de 637 pages fourmille de détails extraordinairement fondus dans l'ensemble que l'on lit avec grand plaisir.
Cet ouvrage est unique, "Sarnia " étant le nom latin de Guernesey .
Pourquoi?
Il est l'autobiographie d'un habitant de l'île Ebenezer le Page, ses mémoires consignées sur trois grands cahiers entre les années 1880 et 1960: l'histoire de son enfance à ses vieux jours, l'histoire d'une île où tout le monde se connaît, oú les parentés sont nombreuses et complexes, les destins très divers : "La moitié de l'île sont mes cousins et les cousins de mes cousins", oncles, tantes, cousins , cousines, et ses amis Jim et son cousin Raymond.
Nous partageons l'histoire de la famille du narrateur avec les moindres particularités de sa vie, un extraordinaire parleur et observateur, un homme qui va garder ses distances avec un monde qu'il comprendra de moins en moins ....et l'intense espace de ces rapports d'amitié, d'indifférence, d'amour ou
de détestation dans une narration complexe aux multiples ramifications .
Sa vie est très simple, traversée par deux guerres.
Il conte minutieusement , avec honnêteté, clairvoyance, sans rien rater , ni pardonner , sans médire et sans médiocrité: les querelles de famille, les menus plaisirs, les joies , les chagrins les alliances , les faiblesses , les mesquineries, les combines, les petits bonheurs,, d'une manière drôle , caustique,, le partage et l'amitié, beaucoup, beaucoup d'amour en jugeant avec lucidité et vérité sa propre nature .
Le personnage est attachant ,la narration lente, précautionneuse, précise, simple et colorée ainsi que l'écriture se confondent avec la vie !
Une création littéraire, magique , subtile , unique, provinciale,composée d'espace , de joies humaines , de souffrances, de chagrins qui touche! La Saga familiale truculente, farceuse, tendre et désabusée au sein d'un microcosme, l'auteur n'ayant jamais voyagé sauf une fois , à Jersey .........
Elle peut ne pas plaire à tout le monde , mais ce n'est que mon avis ;
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Chronique des banalités d'une île, ce livre guernesiais semble pourtant presque ignorer son décor : le lieu n'existe que par et pour ses habitants, tous plus ou moins cousins d'après Ebenezer, le narrateur. Les années filent, bisbille après bisbille, mariage après divorce, naissance après enterrement, le vieil homme se souvenant de l'Histoire de ses voisins et de sa famille, laquelle se déroule lentement mais aussi, paradoxalement, très vite. Malgré la tendresse et l'humanité qui se dégagent de ce récit linéaire relevé par trop peu de dialogues, le lecteur s'y ennuie souvent (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/10/05/le-livre-debenezer-le-page-gerald-basil-edwards/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Injustement méconnu, ce roman est un de ceux qui m'a le plus marquée . ( que je viens de relire .découvert il y a plus de 30 ans)
L'histoire peu paraître quelque peu fade: la vie d'un insulaire, Ebenezer le Page.
Quel intérêt pour l'histoire d'un misanthrope qui n'a jamais quitté son île?
Et pourtant.. le personnage qui nous narre sa propre vie n'a pas son pareil pour lui donner du relief, en s'appuyant sur des jugements sans concession et un humour caustique.
Désagréable à souhait, touchant dans son histoire d'amour qu'il n'a pas voulu reconnaître, émouvant dans sa quête d'un hériter, où il nous réserve une surprise, j'en garde un souvenir ineffable, comme celui d'un compagnon qu'on a aimé avec tous ses travers et ses bons côtés.
A fil des pages bien écrites, on apprivoise le personnage et son environnement, on « devient » Ebenezer .
On ne s'ennuie jamais et lorsque la dernière page est tournée, son personnage vous accompagnera encore longtemps.
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Difficile d'imaginer que ce livre est une fiction et non un roman autobiographique tant le narrateur, ses proches, ses voisins, etc. sont forts et empreints de vérité. Nul doute que l'auteur parle de lui-même en la parole de ce bougon de guernisian, pas si bougon que cela d'ailleurs - les derniers chapitres que je ne dévoilerai pas pour ceux qui n'ont pas encore découvert cette oeuvre magistrale le prouvent de façon émouvante - Toute la vie se trouve dans cette oeuvre : l'amour (dans ce quil est le plus beau , a savoir impossible et éternel), les amitiés et inimitiés , la famille et ses complexités, les traditions et le passage vers la modernité, .. ça fourmille, ça vit, on rit, on est ému. ..

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Je mets rarement quatre étoiles, mais cette fois, je les met sans hésitation !
Plusieurs fois reportée, cette lecture est l'une des rares où je m'attache réellement au héro.
Émouvant, intelligent, brillant, caustique, drôle...
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un livre inoubliable, à lire et relire
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J'en suis au début. Ce livre attire d'une manière certaine et très particulière. Je crois que c'est parce qu'on s'y trouve dans le domaine de l'oralité beaucoup plus que dans celui de la littérature. Non pas qu'il soit mal écrit. Mais l'auteur ne cherche pas à faire de la littérature, il raconte une île et ses habitants, ses coutumes, les joies et les peines. J'ai toujours rêvé des longues veillées au coin du feu, avant, que nous font imaginer les livres du XIXe siècle. Eh bien, c'est tout à fait de cette manière qu'il faudrait "écouter" Sarnia, lue un peu chaque soir à quelques personnes réunies.
Il présente sa famille, passe d'une personne à l'autre, déroule la vie de chacun, en quelques touches. Ici, on n'est pas chez Dickens. Pas d'apitoiement, d'ailleurs on n'y vit pas si mal, à Sarnia, même si on doit y travailler beaucoup pour obtenir un peu plus du nécessaire. On s'entraide quelquefois, on se fâche aussi, pour la vie.
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Bien que ne connaissant que Jersey, et non pas Guernesey, cette dernière île m'est chère car elle a hébergé durant plusieurs années Victor Hugo et a donné naissance à Ida de Beauchamp Collenete. Mais, direz-vous, qui est cette dernière personne ? Eh bien c'est la mère d'une de mes écrivaines préférées, Élisabeth Goudge qui n'a pas vécu à Guernesey mais y a passé de nombreuses vacances dans sa jeunesse et a situé nombre de ses romans dans cette île ou plus largement dans les îles anglo-normandes.
Nous, continentaux, pouvons aussi nous demander comment on vit dans une île pas si grande que cela, et qui plus est sans jamais la quitter.
Toutes ces raisons m'ont conduit à lire Sarnia, de Gerald Basil Edwards (lui-même né sur l'île), paru en 1976, qui est le journal imaginaire de la vie d'un Guernesiais en son île, célibataire doté d'un caractère difficile et parfois pas très malin. On traverse ainsi avec lui une bonne partie du XXème siècle, les deux guerres mondiales incluses. C'est raconté avec beaucoup de naturel, sans recherche littéraire apparente mais avec une certaine gouaille ou même impertinence vis-à-vis de l'établissement. le héros porte un regard sans complaisance sur la plupart de ses contemporains, sauf toutefois quelques uns auxquels il témoigne d'un véritable amour et même d'un amour fou, il est vrai peu extériorisé. C'est très agréable même si parfois on s'ennuie un peu.
Vers la toute fin de l'ouvrage le héros vieillissant et sans héritier naturel recherche à qui léguer ses biens et lors de ses recherches l'intérêt s'élève d'un cran. le récit atteint même au sublime lorsque le héros se retrouve en présence de celui qu'il choisira comme héritier. Les dernières pages, émaillées de considérations sur l'art, sont très émouvantes et concluent le roman de façon magistrale, au point qu'on se demande si les neuf premiers dizièmes de l'ouvrage n'avaient pas pour finalité exclusive de préparer le roman et le lecteur à ces dernières pages, à la façon du film "Gens de Dublin" où le monologue final devant une fenêtre donnant sur une averse de neige marque un sommet absolu d'émotion rendu possible et préparé par les scènes précédentes.
Cela rend Sarnia attachant, servi par la traduction très agréable de Jeanine Hérisson.
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A priori, je ne dirai pas que ce roman est exceptionnel..Et pourtant en le parcourant, j'ai été émerveillé par l'empathie de l'auteur pour les habitants de l'île. Qu'il s'agisse de sa famille ou de ses voisins et amis, Ebenezer le Page est toujours prêt à les soutenir voire à les emmerder parce qu'il est lui même une tête de lard impossible à gérer.
Inutile ici de raconter plus avant l'histoire de cette île et de ses habitants, il vous faut la lire. Vous verrez que, malgré une absence de style littéraire, de lyrisme et d'envolées poétiques, ce récit est surprenant parce qu'il parle simplement des gens avec chaleur, espièglerie, parfois méchanceté, mais toujours avec le besoin de se rapprocher de l'autre.
Comme vous le voyez, j'ai beaucoup apprécié mon immersion dans cette île avec ce conteur magnifique qu'est Ebenezer le Page.
Merci à l'auteur pour cet étonnant voyage !
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