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Janine Hérisson (Traducteur)
EAN : 9782757802038
637 pages
Points (12/10/2006)
4.15/5   79 notes
Résumé :
Première publication : 1981.

Ebenezer Le Page est un drôle d'oiseau misanthrope, misogyne et mauvais coucheur, ce paysan-pêcheur de l'île de Guernesey est, au fond, un grand sentimental. Voyant sa fin approcher, il consigne sur un cahier d'écolier l'histoire de sa vie et celle de son île, de 1880 à 1960. Observateur implacable, Ebenezer nous immerge dans un microcosme insolite et truculent.
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Quel magnifique roman...ça faisait un moment que je n'avais pas lu une histoire aussi riche, dense et fabuleusement écrite.
Ebenezer le Page est le narrateur de ce récit merveilleux. Quand débute le roman, c'est un vieil homme et il a décidé de raconter sa vie dans de gros cahiers.
Devant nos yeux s'écoulent alors près de quatre vingt ans d'histoires, la sienne, celle de ses parents et de sa soeur, de ses amis mais aussi celle de ses nombreux parents éloignés : tantes, oncles, et cousins à tous les degrés qui peuplent tous l'île de Guernesey.

Cette gigantesque fresque familiale, qui englobe aussi tous les voisins et commerçants de l'île, est caustique à souhait, car Ebenezer n'est pas un homme ordinaire, il est bourré de défauts, il porte un regard désabusé sur les autres et surtout c'est un grand comique, même si l'humour de Guernesey a ceci de particulier que seuls ses habitants le comprennent !

Ecrit dans une langue simple en apparence, car Ebenezer n'a pas fait de longues études, le récit est une petite pépite pétillante d'esprit, de finesse et d'un humour ravageur, qui nous emmène sur cette île bien particulière pendant près d'un siècle.
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Ce pavé de 637 pages fourmille de détails extraordinairement fondus dans l'ensemble que l'on lit avec grand plaisir.
Cet ouvrage est unique, "Sarnia " étant le nom latin de Guernesey .
Pourquoi?
Il est l'autobiographie d'un habitant de l'île Ebenezer le Page, ses mémoires consignées sur trois grands cahiers entre les années 1880 et 1960: l'histoire de son enfance à ses vieux jours, l'histoire d'une île où tout le monde se connaît, oú les parentés sont nombreuses et complexes, les destins très divers : "La moitié de l'île sont mes cousins et les cousins de mes cousins", oncles, tantes, cousins , cousines, et ses amis Jim et son cousin Raymond.
Nous partageons l'histoire de la famille du narrateur avec les moindres particularités de sa vie, un extraordinaire parleur et observateur, un homme qui va garder ses distances avec un monde qu'il comprendra de moins en moins ....et l'intense espace de ces rapports d'amitié, d'indifférence, d'amour ou
de détestation dans une narration complexe aux multiples ramifications .
Sa vie est très simple, traversée par deux guerres.
Il conte minutieusement , avec honnêteté, clairvoyance, sans rien rater , ni pardonner , sans médire et sans médiocrité: les querelles de famille, les menus plaisirs, les joies , les chagrins les alliances , les faiblesses , les mesquineries, les combines, les petits bonheurs,, d'une manière drôle , caustique,, le partage et l'amitié, beaucoup, beaucoup d'amour en jugeant avec lucidité et vérité sa propre nature .
Le personnage est attachant ,la narration lente, précautionneuse, précise, simple et colorée ainsi que l'écriture se confondent avec la vie !
Une création littéraire, magique , subtile , unique, provinciale,composée d'espace , de joies humaines , de souffrances, de chagrins qui touche! La Saga familiale truculente, farceuse, tendre et désabusée au sein d'un microcosme, l'auteur n'ayant jamais voyagé sauf une fois , à Jersey .........
Elle peut ne pas plaire à tout le monde , mais ce n'est que mon avis ;
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Injustement méconnu, ce roman est un de ceux qui m'a le plus marquée . ( que je viens de relire .découvert il y a plus de 30 ans)
L'histoire peu paraître quelque peu fade: la vie d'un insulaire, Ebenezer le Page.
Quel intérêt pour l'histoire d'un misanthrope qui n'a jamais quitté son île?
Et pourtant.. le personnage qui nous narre sa propre vie n'a pas son pareil pour lui donner du relief, en s'appuyant sur des jugements sans concession et un humour caustique.
Désagréable à souhait, touchant dans son histoire d'amour qu'il n'a pas voulu reconnaître, émouvant dans sa quête d'un hériter, où il nous réserve une surprise, j'en garde un souvenir ineffable, comme celui d'un compagnon qu'on a aimé avec tous ses travers et ses bons côtés.
A fil des pages bien écrites, on apprivoise le personnage et son environnement, on « devient » Ebenezer .
On ne s'ennuie jamais et lorsque la dernière page est tournée, son personnage vous accompagnera encore longtemps.
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Chronique des banalités d'une île, ce livre guernesiais semble pourtant presque ignorer son décor : le lieu n'existe que par et pour ses habitants, tous plus ou moins cousins d'après Ebenezer, le narrateur. Les années filent, bisbille après bisbille, mariage après divorce, naissance après enterrement, le vieil homme se souvenant de l'Histoire de ses voisins et de sa famille, laquelle se déroule lentement mais aussi, paradoxalement, très vite. Malgré la tendresse et l'humanité qui se dégagent de ce récit linéaire relevé par trop peu de dialogues, le lecteur s'y ennuie souvent (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/10/05/le-livre-debenezer-le-page-gerald-basil-edwards/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Ou mémoires d'Ebenezer le Page. Mémoires qui vont de 1880 à 1960, presque un siècle. Mémoires immobiles, puisqu'Ebenezer n'a pour ainsi dire jamais quitté son île, Guernesey, le seul voyage évoqué est celui d'une journée à Jersey….

Nous voyons évoluer tous ceux qui furent proches d'Ebenezer, ses parents, sa soeur, son frère, oncles, tantes, cousins ou amis ou voisins. Ebenezer a l'art d'observer, de saisir le petit détail qui caractérise chaque personne. Il ne rate rien, ne pardonne rien, il voit plus facilement le mal que le bien, les faiblesses plus que les qualités. Mais il est sensible à la lumière qui émane de certains êtres, capables de donner et de penser aux autres avant de le faire à eux-mêmes. Il a ainsi vécu de grandes amitiés, avec Jim et aussi avec son cousin Raymond. Mais de tels êtres sont rares, et Ebenezer préfère garder ses distances. Il se livre peu aux autres, se protège. Il préfère être un spectateur qu'un acteur de premier plan. Ce qui en fait un témoin privilégié de la grande comédie humaine, et aussi de tous les événements qui sont survenus durant ces 80 années, les deux guerres mondiales entre autres.

Mais n'être qu'un observateur, tenir les autres à distances, ne pas s'engager affectivement, et ne même pas être capable de dire son amour à quelques rares personnes pour qui on l'éprouve fait qu'Ebenezer se retrouve seul, et qu'à la fin de sa vie cette solitude lui pèse. D'une certaine façon il se pose la question de la justesse des choix qu'il a fait. Et c'est pour cela qu'il écrit ses mémoires, surtout les longs soirs d'hiver, où il n'y a pas grand-chose à faire, dans sa maison solitaire, dans un monde qu'il comprend de moins en moins, et dans lequel il se sent de plus en plus la survivance d'une époque révolue que tout le monde a oublié.


L'auteur a dressé un portrait hallucinant de justesse de son personnage principal et de tous ceux qu'il a approchés. Son personnage n'est ni blanc ni noir, il a ses défauts et ses qualités, et il est infiniment humain. G.B. Edwards dépasse les cadres du roman, il atteint une authenticité qui n'est plus complètement celle d'une fiction. C'est rare dans la littérature, un auteur qui insuffle à ce point vie à son personnage. Et même si la fin m'a paru un peu trop forcée, trop optimiste, ce qui pour un vieil sceptique comme Ebenezer est un comble, j'ai vraiment adoré ce livre, si touchant alors qu'à l'image de son héros il est si contenu dans la façon de raconter les évènements, y compris les plus poignants. Une merveilleuse lecture, par moments drôle, par moments triste, par moments grave et d'autres légère comme une belle journée. Comme une vie.
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Plus tard, quand il se reprochait tout ce qui était arrivé, il me disait: "J'ai commis une grave erreur dans ma jeunesse. Je pensais à ce moment-là que les filles étaient des êtres humains comme nous, mais ça n'est pas vrai. Elles sont toujours en quête de quelque chose ; de votre corps, de votre argent, ou d'un père pour leurs enfants ; et si elles ne sont pas en quête de votre corps, de votre argent ou d'un père pour leurs enfants, elles veulent toujours que vous deveniez quelqu'un ou que vous fassiez quelque chose qui leur apportera la gloire. Jamais ça ne leur suffit de vous laisser vivre et de vivre avec vous." "Tu sais, répliquais-je, les hommes aussi suivent leurs idées."
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J'attrapai le car pour la ville, puis le tram jusqu'à la Mi-Chemin et fis le reste du trajet à pied. J'étais trop démoralisé même pour passer chez Hutton boire un verre. J'arrivai chez moi à la nuit et allumai la lampe. La maison était vide, vide, vide! J'étais seul et je savais que je resterais seul jusqu'à la fin de mes jours. Je ne sais pas comment j'ai réussi à vivre depuis lors. J'ai eu des amis, ou du moins des relations à qui parler ; et nombreux sont ceux qui m'ont témoigné leur bonté. Je ne pourrai jamais dire à quel point Tabitha a été bonne pour moi ; mais de son vivant, je trouvais ça tout naturel. J'ai couru après telle ou telle fille, quand l'envie m'en prenait ; ou plutôt comme aurait dit Raymond par la force de l'habitude. J'ai vécu la tragique histoire de Raymond comme si c'était la mienne ; mais elle reste encore un mystère pour moi et j'ai peut-être aggravé les choses en essayant de les arranger. J'ai tenu tête à des étrangers et à des ennemis venus d'un autre pays et je me suis élevé contre le double jeu de certains de mes compatriotes. J'ai vu le côté comique des choses et j'ai fait rire bien des gens ; et je suppose qu'ils m'ont pris pour un joyeux drille insouciant ; mais depuis ce soir-là, j'ai vécu sans espoir. Je me suis souvent demandé ce que j'avais bien pu faire pour être condamné à vivre ainsi de si nombreuses années sans espoir. Pas étonnant que je rumine beaucoup et que j'aie la cervelle un peu dérangée.
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Je suis de l’Église anglicane, moi. J'ai été baptisé à l'église et je serai enterré à l'église ; et si je m'étais marié, je me serais marié à l'église. Quelquefois, je vais à l'église du Vale, quand il n'y a personne. j'aime bien cette vieille bâtisse. Toute ma vie j'ai vécu aux sons des cloches de l'église du Vale, apportés par le vent au-dessus de l'eau. Quand j'étais petit, je les entendais jouer un hymne le samedi soir, puis le rapide ding-dong, ding-dong avant le début du service ; et je les entendais répéter le mercredi soir. Je les ai entendues sonner joyeusement pour les mariages, et j'ai entendu la grande cloche sonner le glas pour les enterrements ; mais, même lorsqu'elles célèbrent la joie, elles sont tristes, les cloches de Vale ; et maintenant que je suis vieux, quand je les entends, je tremble.
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Un jour, le révérend Dumond, pasteur de la Chapelle des Capelles, frappa à la porte d'entrée et quand Nat alla ouvrir, lui demanda où était son père. Il répondit : "Oh, il est là, derrière, dans la porcherie, c'est celui qui porte un chapeau".
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L'ennui, quand on épouse une fille de Guernesey, c'est qu'on épouse aussi tous les scandales qui ont éclaté dans la famille depuis deux ou trois générations, et dont la moitié sont faux. Aucune des choses désagréables n'est jamais oubliée; on aurait plutôt tendance à en rajouter.
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