Je crie comme une folle alors que ça pourrait attirer l'attention mais je m'en moque.
Je balance un coup de pied dans le canapé.
La créature entrouvre les yeux, a mon étonnement. Ils sont bleu profond.
-Est-ce que tu pourrais te clamer? J'essaie de dormir.
-Je ne lui fais pas confiance.
-Ils peuvent t'entendre.
-Je m'en fous. (je m'appuie contre le cadrage de la porte)
-Tu as une meilleure idée?
-Qu'est-ce qui se passera si elle te prend tes ailes?
-Eh bien dans ce cas, je m'en inquiéterais à ce moment-là.
Il met une aile emballée de côté et commence à enrouler l'autre dans une nouvelle serviette.
-Tu n'auras plus aucun moyen de pression.
-Je n'en ai pas vraiment en ce moment.
-Tu as tes ailes.
-Et qu'est-ce que tu voudrais que j'en fasse, Penryn? Que je les accroche au mur? Elles ne me servent à rien, si je ne me les fais pas recoudre.
Raffe effleure de la main les deux ailes empaquetées avant de fermer les yeux.
-Il est censé t'avoir créée, toi aussi. Certains d'entre vous ne doutent-ils pas de l'existence de Dieu?
-Heu, si, mais Il ne nous parle pas. Enfin, Il ne me parle pas à moi en tout cas.
Je pense tout à coup à ma mère.
-Je l'ai rencontrée ce soir devant le nid, intervient Raffe. Elle n'arrête pas de me suivre. Elle ne représente rien pour moi.
Bélial grogne
-C'est marrant...Je ne t'ai pas demandé si elle représentait quelque chose pour toi.
Raffe chancelle, au début. Il pourrait encore s'effondrer. Je ne saurais dire si sa démarche titubante est dû à l'opération, ou à la chute d'adrénaline consécutive au saccage.
À un moment, il s'appuie le long du mur de l'escalier et me serre dans ses bras.
-Pourquoi tu ne t'es pas enfuie comme je t'avais dit de le faire? murmure-t-il dans mes cheveux. J'ai toujours sur que ta loyauté te tuerait. Je n'aurais juste jamais pensé que tu mourrais pour moi.
Du sang coule le long des lames. L'homme contemple son poitrail ravagé comme s'il n'en revenait pas de ce qui lui arrive.
Maman va bien.
Je ne peux m'empêcher de me demander si c'est une bonne chose, vu ce qu'elle vient d'infliger à ce pauvre bougre. Elle a délibérément épargné son coeur pour qu'il saigne lentement à mort.
Les anges ne devraient pas avoir le sens de l'humour. Le fait que le sien soit à deux balles est encore pire.
Il m'embrasse avec le désespoir d'un mourant persuadé que ce baiser renfermerait la vie éternelle.
-Où est-ce qu'ils ont emmené ma sœur ?
Une émotion presque imperceptible passe dans ses yeux, mais disparaît avant que j'ai eue le temps de l'identifier.
- Comment veux-tu que je le sache ?
- Parce que tu es une de ces saloperies puantes.
- Oh ... Tu viens vraiment de me blesser, là.
Pardon d'avance si je me trompe, mais il faut que tu saches...si tu éprouves quelque chose de spécial pour moi, de mon côté ce ne sera jamais le cas