C'est ça la mort, conclut Danny : ne pas être capable de parler à quelqu'un alors qu'on en brûle d'envie.
Un silence d'entre-deux - celui d'un souffle qu'on retient.
Des êtres sont capables de vous entraîner à faire n'importe quoi, voilà tout. Parfois sans le demander. Parfois sans même savoir ce qu'ils veulent que l'on fasse.
N'as-tu pas appris que c'est ce qu'on cherche le plus à oublier qui ne te lâche jamais ?
Qu'est-ce qui est réel, Danny ? La téléréalité ? Les confidences sur Internet ? Les mots sont réels, quelqu'un les a écrits, mais la question n'a pa de sens au-delà de ce constat. A qui parles-tu dans ton portable ? En fin de compte, tu n'en as pas la moindre idée. Nous vivons dans un monde surnaturel, Danny. Nous sommes entourés de spectres.
Danny : C'est une illusion, dit-elle hypocritement ?
Nora : Franchement.
Mon cul. Lugubrement.
Tu es parano. Impassiblement.
Danny : Froidement ?
Pas froidement.
En tout cas, pas chaleureusement.
Danny : Martha -
La ferme.
Elle avait raison, il s'apprêtait à le dire. Et il n'y manqua pas : Je t'aime.
S'il te plaît.
Et tu m'aimes.
Tu perds la boule.
[...]
Martha (exaltant) : Ce n'est pas de l'amour, c'est une sorte de délire érotique.
Danny : C'est ça l'amour.
"Qu'est-ce qui ne va pas ?
-- Rien.
-- Alors pourquoi tu restes là comme si un volcan t'avait dégueulé ?
Les secondes s'égrènent. De quoi il retourne, je le sais parce que c'est toujours la même histoire : donnez-moi quelque chose de bien, quelque chose que j'aime, désire ou dont j'ai envie, et je me débrouillerai pour le réduire à néant.
Et entre et autour de tout ça, la poussière : particules, sable, poudre, débris ; certains aussi miroitants que du verre, certains grumeleux comme du plâtre, certains sous forme de fibres plus arachnéennes que du fil. D'après ce qu'on m'a certifié un jour, la poussière est constituée à quatre-vingt dix pour cent de cellules de peau morte. On aurait pu reconstituer un être humain dans sa totalité à partir de ce que Davis avait dans sa boite.