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Citations sur Ce que je fais là, assis par terre (7)

J'avais cherché à comprendre, je les avais imaginés s'émouvoir, vibrer un peu, je leur avais inventé des passions cachées, des vices, des distractions inavouables. Mais en apprenant à les connaître, il avait bien fallu se rendre à l'évidence. Pour tout jardin secret, je ne leur avais trouvé qu'un immense terrain vague.
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L'important c'était de faire du bruit pour ne pas entendre la nuit qui tombait et ses craquements et nos coeurs qui battaient. On devait l'apercevoir de loin la lumière du café, comme celle d'un phare, parce qu'il y en avait de temps en temps qui poussaient la porte et s'échouaient là. On aurait dit qu'ils venaient de s'arracher à une tempête ou à un autre péril. Ils avalaient un alcool, accrochés au bar, nous regardaient un petit moment en souriant, puis repartaient comme s'ils reprenaient la mer.
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Cela faisait tellement longtemps que je ne me souvenais même plus de quoi j'avais été malade. Certains matins, au réveil, je me trouvais encore un peu cyanosé et alors je me disais que c'était peut-être de ma naissance dont je ne m'étais jamais remis. C'est que ce n'est pas rien de naître, il faut du temps pour s'en remettre. Mais on n'a pas toute la vie non plus.
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Depuis toujours, on savait qu'il fallait craindre l'eau pour son manque de consistance, le ciel, insaisissable, où habitait Dieu et duquel pouvait tomber quantité de choses, mais la terre, la terre ferme sur laquelle reposaient nos constructions, les fondations de nos villes, nos petits pas et nos grands espoirs, on ne s'en méfiait vraiment que sur nos vieilles années, lorsqu'on sentait qu'il faudrait bientôt la côtoyer d'un peu plus près.
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Pour tout jardin secret, je ne leur avais trouvé qu'un immense terrain vague.
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Ou alors, on ne traversait jamais, comme les petits vieux qu'on voyait parfois échoués au bord des trottoirs et qui attendaient des heures entières le moment idéal ou au moins le bras de quelqu'un. Mais personne ne venait plus les aider, c'était déjà suffisamment compliqué comme ça. Et en cas d'affaissement, c'était prendre le risque d'être englouti avec eux, bras dessus, bras dessous. Alors ils restaient là, au bord de la chaussée, devant les passages piétons auxquels ils croyaient encore, avec des mouvements incohérents de la tête, en essayant désespérément de regarder à gauche, à droite, à nouveau à gauche, par terre, en l'air, et tout ça en même temps. C'est pour ça qu'on en voyait tant pleurer sur les trottoirs.
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Je me suis assis sur un banc et j'ai décidé d'attendre jusqu'au premier cri. Il y a toujours quelqu'un pour hurler dans la nuit. Il faut parfois patienter un peu, mais on finit toujours par l'entendre. Les nuits d'insomnie, quelquefois, je venais ici pour écouter. Les beuglements d'un homme jeté hors d'un bar, des soupirs tombés d'une fenêtre, quelqu'un qu'on abandonne ou quelqu'un qu'on égorge. A chaque nuit ses cris. C'est la ville qui rêve et qui cauchemarde.
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