L'exemple type du polar plein de promesses, lesquelles ont rappelé au lecteur qui s'est laissé aller à leur donner du crédit, que les promesses n'engagent que celui qui les croit.
La parfaite illustration également que dans l'expression "une imagination débordante", on ne se méfie pas assez de l'adjectif qualificatif, car trop d'imagination peut s'avérer être au final un excès tout à fait contre-productif.
Et c'est précisément ce que je reproche à
Anna Ekberg et à son bouquin… qui pourtant était au départ très prometteur.
Certes il y avait l'incontournable héroïne amnésique, l'écrivain en panne d'inspiration… des classiques, quoi... mais le scénario paraissait au début bien ficelé.
Je dis au début, car assez vite, on tombe dans l'incroyable, l'invraisemblable, la caricature qui fait du réel un prisme grotesque à travers lequel, l'auteure, des critiques, et pas des moindres, veulent nous vendre un monde où l'on peut, que l'on soit homme ou femme, passer au travers de situations où l'on est traqué ou menacé par des tueurs, être tabassé à mort, faire des tonneaux dans une voiture, avaler une pilule léthale et se retrouver en arrêt cardio respiratoire, être suspendu et ligoté aux poutres d'un grenier en feu… et j'en passe… et s'en sortir indemne.
Cerise amère sur un gâteau bourré de levure, ladite héroïne amnésique qui, n'ayant jamais plongé de sa vie, va au cours de sa deuxième plongée dans un lac nordique (imaginez une plongée effectuée par une novice en eau douce par plusieurs dizaines de mètres de profondeur, à l'aveugle, avec une autonomie respiratoire très limitée du fait de l'hyperventilation des débutants, du manque de stabilité etc... je suis un ancien plongeur amateur…) découvrir au fond d'un cratère… rien moins que deux cadavres… pour l'un, immergé depuis la fin de la guerre (nous sommes en 2015), pour l'autre, depuis 1986...
Bref, je suis allé jusqu'au bout des presque 550 pages de cette escroquerie littéraire, mais madame Ekberg n'est pas prête d'essayer de me faire reprendre des vessies pour des lanternes.
Juste pour ajout, seul le style est honnête. Les personnages immergés dans un récit tiré par les cheveux ne sont que des parodies, la fin est mièvre et limite du grotesque psychologique et "poétique".