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Citations sur Au pays du sel profond (9)

Dans un pays de lointaine mémoire


c’étaient les grandes outres du ciel
dans un pays de lointaine mémoire
c’étaient profondes et vieilles les hantises
c’étaient les bûchers où bascule
l’échelle cagneuse du nécromant
et le vent crève sous les tripes outremer

la nuit couchée sur les troncs couchés
les bourrasques dans le cœur d’août
la pluie veuve et se traînant
c’était l’août bourru et moite
l’août au ciel ras l’août des épidémies

on se battait dans la cécité des murs
dans la pierre levée des clochers
là je vivais environnée de doubles
au large des fermes et des meules
lettre vide attendant le souffle et la voix.
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LES VOIX DE LA LEGENDE

années et oiseaux
et routes violées
chemins des chevaux
et des insectes
fermes au toit de beurre
et les grosses mains près des oreilles
l'horloge un grand cercueil
noirci
où bat le cœur des morts vieux
debout contre le mur
à gauche des portes
il bat sur la mer jouisseuse
aux cuisses de bruit
dans la forêt brouillée
et dans la boîte de gâteaux
ouverte et piquée de rouille
sur la toile cirée
il bat il bat
années et oiseaux
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Flèche
(Le blanc des yeux comme on n’en voit plus)



Couché dans l’allée des chênes
à la chevelure ébouriffée
Tous tendus au même arc
J’y fus oiseau jadis
ma langue s’en souvient
quand la nuit s’ouvrait une femme experte
un carrioleur rentrait comme une pierre dans l’eau
sa chanson bougeait linge dans le vent
puis s’évanouissait s’enterrait dans les tourbières
Au plus calme des branches froissées
trop tendres
plutôt caressées au passage ces filles nues
aux odeurs de feuilles et de gîte
et s’enlaçaient avec des murmures
puis des blasphèmes
J’y fus oiseau jadis
de la mousse entre les jambes
et le blanc des yeux comme on n’en voit plus
Au bout de l’année il n’y avait rien encore
le château fut construit plus tard
beaucoup plus tard
Au bout de l’allée il n’y avait rien
qu’un grand écu d’herbe
on y consommait d’étranges sacrifices
là où l’herbe était brûlée
sur la longueur de deux hommes
Couché dans l’allée des chênes
abandonné et pourrissant et vieilli
la pluie m’endort me rassure
une femme passe sans me voir
le cercle de sa robe découvre haut ses cuisses
Il remue encore dans ma tête
avec son odeur de soleil
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Dédicace


aux rois oubliés fumées
vapeurs et soufres
aux troupeaux repus
dans la brûlure des champs

à la nuit élastique et sein bleu
boule d’odeurs
au jour dans le verre de la lampe
à ce qui ne parle pas dans
les prairies fauves
à ma vie
au chevalier sans nez sans casque
à son sourire
sous les ardoises du cloître

à la comtesse Marie de Kerguezec
« endormie dans le seigneur »
aux cloches et aux clochers d’août
à ces voix éparses
à ces silences
à toi.
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les barbares barattent


Les taureaux qui beuglent dans les rochers
et les barbares qui barattent le venin dans
des coupes
sont allongés dans le vent de mer
dans le vent bleu sur les îles cariées
ils ont de grands lits qui se font et se défont
entre minuit et midi
je les entends remuer pour certains jeux
quand le bronze des villages est en berne
ils sont allongés dans des pirogues torrides
d’où s’élève encore la fumée des oblations
de très loin leurs grandes silhouettes me font
signe
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Les taureaux qui beuglent …


Les taureaux qui beuglent dans les rochers
et les barbares qui barattent le venin dans
des coupes
sont allongés dans le vent de mer
dans le vent des îles cariées
ils ont de grands lits qui se font et se défont
entre minuit et midi
je les entends remuer pour certains jeux
quand le bronze des villages est en berne
ils sont allongés dans des pirogues torrides
d’où s’élève encore la fumée des oblations
de très loin leurs grandes silhouettes me font
signe
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Au pays du sel profond


au pays du sel profond
au pays de l’éperdu
la vie mince suit l’abeille
l’avette ancienne épinglée
à des fronts au calme total
ou posée au creux des seins
de la femme quotidienne
couchée là sous la main
vêtue de ma mémoire
empesée de hardes violentes
parfois elle s’évade pour un voyage
et parée de la frileuse fourrure du matin
elle s’enfonce dans une histoire des vieux âges
où sa chute fait retentir
la voix triste des marais
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Au pays de lointaine mémoire


c’étaient les grandes outres du ciel
dans un pays de lointaine mémoire
c’étaient profondes et vieilles les hantises
c’étaient les bûchers où bascule
l’échelle cagneuse du nécromant
et le vent crève sous les tripes outremer

la nuit couchée sur les troncs couchés
les bourrasques dans le cœur d’août
la pluie veuve et se traînant
c’était l’août bourru et moite
l’août au ciel ras l’août des épidémies

on se battait dans la cécité des murs
dans la pierre levée des clochers
là je vivais environnée de doubles
au large des fermes et des meules
lettre vide attendant le souffle et la voix.
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Dédicace


aux rois oubliés fumées
vapeurs et soufres
aux troupeaux repus
dans la brûlure des champs
à la nuit élastique et sein bleu
boule d’odeurs
au jour dans le verre de la lampe
à ce qui ne parle pas dans
les prairies fauves
à ma vie
au chevalier sans nez sans casque
à son sourire
sous les ardoises du cloître
à la comtesse marie de kerguezec
« endormie dans le seigneur »
aux cloches et aux clochers d’août
à ces voix éparses
à ces silences
à toi.
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