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Critique de JIEMDE


Bon, OK, il est dit et écrit que Les Éclats, le nouveau Bret Easton Ellis – traduit par Pierre Guglielmina – est un chef d'oeuvre. Dont acte. Pour moi en revanche, ce fut une souffrance de lecture durant 600 pages denses et un brin portnawak.

Pourtant, va pas croire que je ne l'aime pas le gars Bret, ayant en son temps porté aux nues Moins que zéro, American psycho ou, à un niveau moindre, Suite(s) impériale(s). L'innovation du ton, le cash du style, cet univers pop-rock-sexe-défoncé de la Californie des années 80, j'achète tous les jours !

Sauf que là, je suis resté bloqué face à ce roman longtemps refusé par l'auteur lui-même, comme un hurdler avant l'obstacle qu'il devine casse-gueule. Car une fois passé le plaisir des premières pages et les retrouvailles avec le jeune Bret à la fin de l'été 1981 pour sa dernière année de lycée, les choses se gâtent.

Durant la première moitié du livre, il ne se passe rien ; ou pas grand-chose pour Bret et sa bande de jeunes dont la vie de fêtes et de sexe est perturbée par l'arrivée à Buckley de Robert, au passé mystérieux, tandis que le Trawler, un tueur en série, sévit envers des jeunes filles autour de LA.

Il faudra attendre la deuxième partie pour que cela s'excite un peu. Un petit peu. Mais ma patience et ma réceptivité avaient déjà été (trop) mises à l'épreuve pour l'apprécier à sa juste valeur. Ça part dans tous les sens avant de renouer à la fin avec le thriller, à contre-courant de l'ambiance du début.

Mais où est donc passé le rythme et la dynamique d'hier ? le style fougueux et trash ? Pourquoi le sexe jouissif d'Ellis est-il devenu si triste et fade ? Comment expliquer ces successions d'obsédantes et agaçantes redites ? Cette construction déstructurée qu'on attend brillante mais qui finit en « tout ça pour ça » ?

Et que dire de cette avalanche de références musicales 80's qui, si elles ont au début agréablement remué d'agréables souvenirs cachés dans ma mémoire de boomer (avec mention spéciale pour Adam and the Ants et Debbie Harry), deviennent si nombreuses qu'on finit par avoir l'impression de parcourir une playlist Deezer ?

On me rétorquera que ce livre est à mettre en perspective avec le reste de l'oeuvre de l'auteur, qui s'en explique au début. Peut-être, mais c'est du plaisir que je cherchais, moi…

Ma déception est donc à la hauteur de mon attente. Mais puisque le livre est un chef d'oeuvre, ça doit être moi…
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