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Critique de bdelhausse


Le pitch en 3 lignes... Nouvelle-Orléans, la fille d'un gouverneur est enlevée, son garde du corps sauvagement assassiné est retrouvé dans une voiture vintage sublime, l'enquête piétine et le ravisseur vient se livrer. Il acceptera de révéler où se trouve la fille à condition qu'on l'écoute raconter sa vie et comme confesseur, il choisit un type originaire de la Nouvelle-Orléans, exilé à New York, alcoolique et qui est séparé de sa femme et de sa fille...

OK, il y a plus que 3 lignes... mais le roman d'Ellory en fait 763 pages, quand on aime on ne compte pas, comme on dit.

S'engage alors un chassé-croisé, un jeu du chat et de la souris entre les deux hommes, mais également entre le tueur et le FBI, et entre ce tueur et certains de ses anciens commanditaires. le mafieux se présente comme un porte-flingue. Il se dévoile complètement.

Ellory alterne un chapitre de souvenirs avec un chapitre ancré dans le temps présent. Bonne vieille technique de narration rôdée et efficace... mais qui enclenche une certaine monotonie, pour ne pas dire une monotonie certaine.

Les 100 premières pages qui posent le décor semblent avoir posé un problème à beaucoup. Pas à moi. Ellory pose le décor. Il installe le cadre. Avec son ton direct, franc, cash. Ces 100 premières pages contiennent beaucoup d'éléments importants, qu'Ellory -en bon conteur- ne répétera pas directement mais qu'il rappellera indirectement dans les 100 dernières pages. Ellory est à l'image de Perez, le tueur, il construit un châtau de cartes, patiemment, strate après strate, c'est cérébral.

La Nouvelle-Orléans d'Ellory n'a rien de comparable avec celle de Burke, d'ailleurs, pour ces raisons. Là où Burke est viscéral, Ellory est cérébral. Burke nous ferait ressentir le Mardi Gras jusque dans nos moindres cellules, Ellory se contente de nous dire, "tiens, c'est Mardi Gras"... J'ai pensé à Ellroy... je ne suis pas le seul. Mais de nouveau, comparaison n'est pas raison. Là où Ellroy multiplierait les ellipses, changerait la structure du récit en alternant coupures de presse, rapports de police, modifierait l'optique en changeant de sujet... Ellory s'en tient à une seule approche...

Ce sont les pages 100 à 500 qui m'ont pesé... Car, elles n'apportent rien de particulier. Elles nous racontent 40 ans de mafia à Miami, Chicago, New York... Mais cela ne vaut pas un bon film de Scorsese ou le Parrain. Les choses deviennent intéressantes lorsque Perez se marie. Car le récit devient plus émotionnel. Il devient mari et père et se dévoile encore davantage à son vis-à-vis.

Car Perez ment. Dès le début, il ment. La force d'Ellory est d'arriver à nous faire croire qu'il est sincère, et cela marche parfois. L'autre tour de force d'Ellory est de nous amener à trouver ce type sympathique... Personnellement, je n'ai pas accroché sur ces deux points.

Enfin, une bonne partie de mon plaisir a été gâchée par le fait que j'ai vu venir la fin de loin. Je n'en tire aucune gloire, j'en suis plutôt ennuyé, voire énervé... Il est assez pénible de lire 250 pages en se disant "cela va se terminer ainsi"... et quand je dis 250 pages... mes intuitions datent du moment où Perez se rend à la police. Spoiler...

Au final, on passe un bon moment quand même. Mais j'ai déjà lu mieux.
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