Le Grand Nulle Part

- Parfois je me dis que si un jour je sais qui est ce mec et pourquoi il fait ça, alors je saurai quelque chose de tellement gros que je serai capable de résoudre la petite routine quotidienne comme un rien du tout. Je sais que je pourrai alors continuer, faire carrière et attraper des galons à me contenter d'un ordinaire de banalités, parce que toutes les intuitions que j'aurais toujours eues sur ce que les gens sont capables de faire se seront toutes vérifiées d'un seul coup, sur une seule affaire. Et que j'en aurais épinglé les "raisons". Le "pourquoi". Ce putain de "pourquoi".

Du sang sur les murs. D'énormes traînées qui ne trompaient pas, des marques de crachures exemplaires, dignes d'un manuel ; le tueur avait expectoré à pleine bouche, faisant gicler le rouge au travers de ses dents, agrémentant le papier peint à fleurs bon marché de petits motifs répétés. Sur quatre murs entiers - figures et fioritures en plongée et contre-plongée et quelque chose qui ressemblait à la lettre G en plus travaillé. Du sang séché qui feutrait le couvre-lit usé jusqu'à la corde, du sang en vastes flaques coagulées sur le linoléum, du sang qui gorgeait le bourrage dégoulinant d'un canapé de couleur claire, du sang en éclaboussures sur la pile de journaux près d'une table qui portait plaque chauffante, casserole et boîte de soupe unique. Beaucoup, beaucoup trop de sang pour le corps dévasté d'un seul être humain.

Lorsqu'il sait la garder en juste perspective, une famille est un facteur essentiel dans la vie d'un homme.

Buzz en chia des briques pendant une semaine et garda Fud dans sa cave pendant un semaine en l’amadouant avec du whisky , des sandwiches au siflard et des revues de cul piquées dans la salle de brigade des Mœurs du Central. Et il ne laissa pas de plumes dans sa petite farce , il tint le coup,c’était de la racaille de blanc mais il en avait , et personne n’informa les autorités policières qu’un mort avait dévalisé le magasin de spiritueux Happy Time , conduit une La Salle volée jusqu’à la porte d’entrés du sergent Turner Meeks dit « Le Sonneur » avant de faire sauter le mur de son salon à coups de feu et de prendre la fuite à pied.

Pas de bifton, pas de tickson !

- Ne le prenez pas de haut avec moi parce que je sais qui vous êtes.
-Ne me trompez pas, parce que je me servirai de mes amis pour vous détruire.
Un marché avec le diable rouge en personne (...).

Et aujourd'hui vous avez été engagé par les studios parce qu'il est plus facile de voir Rouge que de payer des salaires décents.

Et il sut qu'il savait. Et demain ils sauraient tous.
Gibier de chantage.
(...)
Des machines qui savent.
Des drogues qui ne vous laissent pas mentir.

Danny se dirigea tout droit vers le bureau du Dr Norton Layman,
assistant chef du médecin légiste de la ville de Los Angeles,
auteur de "La Science contre le crime",
qui était son instructeur au cours du soir de l'USC
intitulé "Pathologie légale pour débutants".

Un mot était épinglé sur la porte :

"Je suis de jour à partir du 1/1.
Puisse Dieu bénir notre nouvelle ère
en nous offrant moins de boulot que pour la première moitié de ce siècle
qui fut plutôt sanglante."

Les orages éclatèrent juste avant minuit,
noyant sous leurs averses les coups de klaxon et le tintamarre
qui marquaient de leur signal convenu la nouvelle année sur le Strip ;
1950 fit ainsi son entrée à l'annexe du poste de police d'Hollywood Ouest
dans une vague de crissements de pneus excités avec,
en supplément,
l'intervention du fourgon à viande froide.
(...)
Lorsque la pluie cessa peu après 3 h,
l'inspecteur adjoint Danny Upshaw,
qui faisait fonction de commandant de poste,
émit la prédiction que les années cinquante allaient être une décennie de merde.