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Critique de CorinneCo


"Où es-tu James ?" - depuis quinze minutes je suis là, à vouloir commencer cette écriture sur le Dahlia noir, et il n'y a que cette phrase qui arrive. James Ellroy a longtemps couru après le fantôme de sa mère. Il veut la sauver, il veut toutes les sauver, toutes les femmes et je pense vraiment les hommes aussi, ce qui serait en adéquation avec sa croyance exacerbée. Ellroy écrit avec ses nerfs (qu'il a eu ma foi un peu détraqués parfois....) C'est un shaker vigoureusement agité. Des montagnes russes qui peuvent parfois donner la nausée. Femme assassinée, femme bafouée, femme vilipendée, femme trahie, femme pervertie, femme serpent, James Ellroy en grand amoureux et grand enfant mal grandi, les fait toutes revivre, les décrit toutes au fil de ses livres. Et les hommes dans tout ça ? Ils sont à son image, à l'image de son père, à l'image de son histoire, et de ses rencontres : désorientés, démunis, trahis, abjects, esseulés, inconscients, fraternels, pathétiquement fragiles, et furieusement aimants. Dans tous ses livres, j'ai trouvé certains de ses personnages odieux (mais c'est très bien ainsi) et l'homme public Ellroy peut être exaspérant. Toutes les vilénies de l'âme humaine pèsent leur poids avec lui. C'est plus un grand coup de pied au cul qu'un crachat à la figure avec James Ellroy. Qui a tué Elisabeth Short ? Steve Hodel, après avoir mené de nombreuses investigations est persuadé que c'est son père. Soit. Ellroy mêle fiction et réalité, la frontière est étanche. La famille Sprague engendre sa propre perversité et sa propre chute. Bleichert implose. Blanchard et Bleichert, frères d'armes, frères de sang, frères siamois. Kay Lake, la femme qui a été sauvée, qui se croit sauvée... Hollywood, les flics, la pègre, l'argent, la morale, le vice, la violence, l'amitié, l'amour, le fantôme noir du Dahlia imprime sa marque partout. Elisabeth Short est partout et nulle part. C'est un mythe, un fantasme, une icône.
"Baby alone in Babylone
noyée sous les flots
de lumière
de poussières
d'étoiles éphémères
tu rêves d'éternité"

Extrait de "Mémoire" d'Arthur Rimbaud

"...l'ébat des anges ; - Non... le courant d'or en marche,
meut ses bras, noirs, et lourds, et frais surtout, d'herbe. Elle
sombre, ayant le Ciel bleu pour ciel-de-lit, appelle
pour rideaux l'ombre de la colline et de l'arche..."
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