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Critique de Pasoa
Il est des auteurs qui viennent à vous sans faire de bruit, dont la lecture s'impose naturellement, avec évidence. Antoine Emaz fait partie de ces poètes.
C'est au travers d'Os, un recueil publié en 2004 chez Tarabuste, que j'ai fait ma part du chemin qu'il restait pour arriver jusqu'à sa poésie.
La première impression - qui restera la même jusqu'à la fin du recueil – c'est la simplicité de l'écriture, l'absence d'éclats, de recherche d'effets. On sent en elle, comme une hésitation, une incertitude. C'est dans cette ambiguïté que se créé le sens du poème. Il n'y a pas dans la poésie d'Antoine Emaz d'excès de sens, de significations multiples, de jeux de reflets.
Détachement de l'image, hors du cadre de l'espace et du temps, dans un style lyrique mais toujours distancé, il subsiste toujours une affinité avec le thème choisi.
« OMBRE, 1
c'est très lent dans une drôle de lumière terne
pourtant le ciel laisse du bleu très lent comme
déroulement en tête pour arriver autour de ce qui
a fondu
quoi
noué ou perdu
manque
on ne voit pas sauf qu'à ce moment s'est joué
quelque chose qui était sans importance pour tous
sinon la tête qui ne mesurait pas net le tranchant
de l'image elle revient à des années de distance
fixe comme un signal qu'il n'y a pas de renverse
du temps »
Antoine Emaz était un poète réservé envers l'expression de soi et réticent aux excès de la subjectivité. le sujet est réduit à la perception qu'il a des choses, à leur énoncé.
C'est dans l'usage d'un vocabulaire simple, dépouillé, d'une simplicité obstinée à regarder, à observer, à écouter l'environnement que naît la résonance du poème. Si celui-ci dépend bien de circonstances particulières, il porte en lui une universalité de sens.
Pensée ramassée, repliée autour d'une parole de peu, la poésie d'Antoine Emaz porte en elle le germe, la promesse, celle de la beauté retrouvée des choses.
« OS, 8
quelque chose
quoi
vient comme cogner
quelque chose
vient résonner vient
jusqu'à des mots
sans qu'on sache bien
quoi
trop
dans le jour fini
pèse encore
jusqu'à ces mots posés
pour voir
on ne sait pas on est
seul dans ce
il faut des mots
même à peu près sur ce
c'est ce qu'on fait
sur ce
on écrit »
.
C'est au travers d'Os, un recueil publié en 2004 chez Tarabuste, que j'ai fait ma part du chemin qu'il restait pour arriver jusqu'à sa poésie.
La première impression - qui restera la même jusqu'à la fin du recueil – c'est la simplicité de l'écriture, l'absence d'éclats, de recherche d'effets. On sent en elle, comme une hésitation, une incertitude. C'est dans cette ambiguïté que se créé le sens du poème. Il n'y a pas dans la poésie d'Antoine Emaz d'excès de sens, de significations multiples, de jeux de reflets.
Détachement de l'image, hors du cadre de l'espace et du temps, dans un style lyrique mais toujours distancé, il subsiste toujours une affinité avec le thème choisi.
« OMBRE, 1
c'est très lent dans une drôle de lumière terne
pourtant le ciel laisse du bleu très lent comme
déroulement en tête pour arriver autour de ce qui
a fondu
quoi
noué ou perdu
manque
on ne voit pas sauf qu'à ce moment s'est joué
quelque chose qui était sans importance pour tous
sinon la tête qui ne mesurait pas net le tranchant
de l'image elle revient à des années de distance
fixe comme un signal qu'il n'y a pas de renverse
du temps »
Antoine Emaz était un poète réservé envers l'expression de soi et réticent aux excès de la subjectivité. le sujet est réduit à la perception qu'il a des choses, à leur énoncé.
C'est dans l'usage d'un vocabulaire simple, dépouillé, d'une simplicité obstinée à regarder, à observer, à écouter l'environnement que naît la résonance du poème. Si celui-ci dépend bien de circonstances particulières, il porte en lui une universalité de sens.
Pensée ramassée, repliée autour d'une parole de peu, la poésie d'Antoine Emaz porte en elle le germe, la promesse, celle de la beauté retrouvée des choses.
« OS, 8
quelque chose
quoi
vient comme cogner
quelque chose
vient résonner vient
jusqu'à des mots
sans qu'on sache bien
quoi
trop
dans le jour fini
pèse encore
jusqu'à ces mots posés
pour voir
on ne sait pas on est
seul dans ce
il faut des mots
même à peu près sur ce
c'est ce qu'on fait
sur ce
on écrit »
.
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