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Citations sur Os (10)

Dessous

s’il y a des visages dessous
plus guère personne pour voir

un mouvement d’ombres comme de feuilles

peu à peu une mousse
ou du lierre
dans la tête

on distingue mal

les noms lèvent seuls
les figures les dunes
les coins de rues les ciels
par vagues
et puis retombent
sans plus de bruit
dans l’œil

vie sans vie
qui reste
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jusqu’à quel cou
coupé
une fois de plus en fin de jour
comme si le rouge se prolongeait
plus loin que la couleur à l’horizon
derrière les têtes finies
calme passant le long du fleuve
sans plus attendre
qu’une fin de lumière sur l’eau
il y a peut-être là
un taire de voir
et même le peu de bruit autour
va travaillant
cette sorte de silence
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Peur
jusqu’à plus soif ou suée
comme de l’eau montant
dedans
eau de mémoire
de plus en plus haute
jusqu’à la bouche
fermée
simple trop-plein mais assez lourd pour peser en tête dé- faire la vie on ne sait pas d’où peut venir ce plomb brutal du ciel de crâne il est on est dessous c’est tout rien de net n’a causé la peur mais elle reste dans le corps la main qui attaque à la plume la page la main qui n’éclaire pas
on pourrait peut-être gagner encore en arrangeant les mots peut-être en prenant de bien plus loin les choses peut-être mais peu d’écart pour l’heure l’urgent reste ce vide bruissant qui monte

commeunroulisunmouvementenroulé demots comme une vague de langue ourlée puis son déferlement qui claque alors là oui la peur de voir venir tout autant que le muet le rien le blanc pur de l’écume ou mousse de mots comme produit vaisselle autant impossible à former poème alors rien que la peur de ne pas pouvoir se sortir entier des mots et de ce qui les a fait surgir ça oui comme s’il n’y avait pas de maîtrise face à cette force lâchée poète ou pas habitué ou non à voir craquer ces digues de langue et savoir ou pas les colmater c’est à peu près ça comme un déluge sans sens dans lequel on est pris et se noie dans un fracas de syllabes que l’on ne guide plus mais il tourne un fouillis d’images en vrac une lame de fond de tête un tourbillon de vase où se mêlent clair et sombre réussites et ratages des années le tout d’une vie brassée d’un coup laissant à nu l’os dessous quand ça cesse et qu’on reste muet comme épuisé de rien mais là encore après à respirer
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souffler expirer un monde
il faudrait pouvoir un temps
comme s’enfonce dans la nuit
l’enfance finie on souffle les bougies
c’est liquidé
présent comme si de rien
et internet et siècles
dans le ballant du temps
mais le sang là tant pour
si peu d’histoire
alors c’est non
malgré le fleuve qui va énorme
lessiveuse
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plus haut ciel rouge
sierra leone
champs de diamant
guerilla corps dans la caillasse
poussier dérisoire des années
algérie
des années
quel poids encore ici
dans ce peu de bruit de loire
et la lumière tranquille
sous le rouge loin l’eau plane
plomb d’eau
fond de ciel sombre fleuve
oiseaux tranquilles maisons
femmes aux lèvres cousues camps de tri
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fleuve de rien
dans cette scie lente
de l’eau ce moment hors
sauf
la couleur du soir
le poids stable des arcs
sur la loire jusqu’à
ne plus voir ce qu’on regarde laisser
filer les choses toutes laisser
le passé l’eau
laver
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un non net bloque
strie raie ponce
l’image le monde l’image poncée pas
le monde usé quand même mais pas
assez pour effacer
de l’autre côté de l’œil
voir
filer le fleuve dans son presque rien calme
à peine un bruit s’en va du temps lent
avec la terre le sable sans mémoire c’est simple
juste l’eau longue
et les vieux arbres hauts sur l’île
sans vent
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une longue traîne de femmes dans le soir
elle n’avance pas sur le ciel épais
longue traîne de femmes
vêtues de noir
toujours les mêmes lavent les morts
vont chercher l’eau les mêmes
portent l’enfant
lui donnent à boire
quoi qu’il arrive
autant que possible
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plus avant déjà
les trains la fumée
tous ces visages
enfants pardessus bagages
aussi un bruit un mur des armes
toute la ligne d’hommes s’efface
il n’y a plus que mur et taches
plus sombres
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non
poser cela au départ
comme un grain de sable
ou un petit bloc sûr
depuis longtemps
le bulldozer enfouit les corps remblaie
charrie cette terre d’hommes morts
bulldozer
comme un tracteur lent
sur son bout de terre à faire
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