N'allez pas là où le chemin vous mène. Allez là où il n'y a pas encore de chemin et laissez une nouvelle trace.
Du moment où nous laissons battre nos cœurs, la terre
est métamorphosée ; il n'y a plus d'hiver ni de nuit ; toutes les tragédies, toits les ennuis s'évanouissent, tous les devoirs même ; car la beauté toute radieuse qui s'échange d'âme à âme remplit à elle seule l'avenir éternel.
Dans un portrait il doit décrire le caractère et non les traits, et penser que l'homme qui se tient devant lui n'est comme lui-même qu'une imparfaite image ou ressemblance de l'homme intérieur aux nobles aspirations.
Parce que l'âme est en perpétuel progrès,
Elle ne répète rien jamais,
Au contraire à chaque instant elle cherche
À engendrer une totalité plus neuve et plus belle.
(Sur l'Art)
ART
Donnez aux tombes, aux auges, et aux écuelles
La grâce et l'éclat tremblant d'une romance ;
Apportez le clair de lune au milieu du jour
Caché dans les tas de pierres luisantes ;
Dans la rue pavée de la ville
Plantez des jardins couverts de lilas blanc ;
Raffraichissez l'air de sources jaillissantes
Chantant dans le square trop ensoleillé ;
Que la statue, le tableau, le parc et le hall,
La ballade, le drapeau, et la fêle
Restituent le passé, ornent le jour présent,
Et que chaque jour soit un nouveau malin.
Ainsi l'ouvrier en blouse poudreuse
Discernera derrière l'horloge de la cité
Des cortèges de rois aériens,
Des vêtements d'anges, des ailes éclatantes,
Ses pères brillant dans îles fictions glorieuses,
Ses enfants nourris aux tables divines.
C'est le privilège de l'Art
Déjouer ainsi son joyeux rôle
Pour acclimater l'homme sur la Terre,
Et plier l'exilé à son sort,
Et, formé d'un élément
Avec les jours et le firmament,
Lui enseigner à s'en servir comme de marches pour monter
Et vivre en intelligence avec le Temps ;
Pondant que la vie supérieure emplit
Le petit ruisseau de la raison humaine,
Nous avons beaucoup plus de bienveillance qu'on n'en a jamais parlé. Malgré tout l'égoïsme qui transit le monde comme un vent d'Est, toute la famille humaine est baignée d'un élément d'amour semblable au subtil éther.
Parce que l'âme est progressive elle ne se répète jamais tout-A-fait, mais dans tous ses actes elle tente la production d'un nouvel et plus grand tout. Cela paraît dans les ouvrages de l'art utile et de l'art joli, si nous faisons la distinction populaire des oeuvres suivant que leur but est l'utilité ou la beauté.
La passion regarde son objet comme une parfaite unité. L'âme est unie au corps, et le corps à l'âme.
Ici la voix s'est élevée, « Si je vous aime, que vous importe? » Nous parlons ainsi parce que nous sentons que ce que nous aimons n'est pas en votre pouvoir, mais au-dessus. Ce n'est pas vous, mais votre splendeur. C'est ce que vous ne savez pas, et ne pouvez savoir.
La passion rebâtit le monde A son hôte. Elle rend toutes choses vivantes et significatives. La nature devient consciente. Le chant de tous les oiseaux dans les branches lui va maintenant au coeur et à l'âme.