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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
‌Je remercie Patounet, notre cher Juke-box, de m'avoir choisi ce livre, qui me sortait de ma zone de confort. Je ne lis pas beaucoup de science-fiction, mais je suis toujours prête à relever un défi venant d'un de mes amis.

Mon retour de lecture reste mitigé, et paradoxalement ce n'est pas l'aspect SF qui m'a dérangée. J'ai aimé cette vision imaginée par l'auteur où la terre est passée sous la domination d'un autre peuple, les Hoots, et où les hommes les servent. Les plus chanceux, ceux à qui la sélection et la reproduction contrôlée ont permis l'amélioration des qualités athlétiques, servent de montures à leurs maitres. Cela vous rappelle quelque chose : eh oui, les Hoots traitent les hommes comme les hommes traitent les chevaux. Travaux des champs pour certains, courses et médailles pour d'autres.

Ce qui m'a empêchée de vraiment savourer cette lecture, c'est d'abord le style. L'autrice raconte par l'intermédiaire d'un jeune adolescent (Une douzaine d'années) et le style reflète ce choix. il est simple, presque naïf. Et en dehors du style, le fond reflète aussi l'age du narrateur; beaucoup de répétitions, d'hésitations, de questionnements. Ce qui est normal a cet âge d'autant plus que cet ado va connaître de profonds bouleversements. Mais, j'ai été tenue à distance par les mots, ne parvenant pas à ressentir de l'empathie pour ce personnage et peu d'émotions globalement. Assez rédhibitoire pour moi. Je ne sais pas exactement pourquoi ayant déjà lu d'autres livres racontes par des ados sans ressentir cette distance.

Et pourtant, les thèmes évoqués m'ont intéressée. Faut-il préférer une vie confortable, prévisible à une existence sauvage, aux milieux d'hommes qui vous apparaissent inférieurs, dans l'incertitude des jours à venir, sans toujours manger à sa faim ? La réponse évidente pour nous est non, rien ne peut remplacer la liberté, la possibilité de faire ses propres choix.

La réponse n'est pas si claire pour ce jeune homme, destiné à une existence où il aura un rôle important. Il sera la monture du chef des Hoots, actuellement enfant comme lui. Et ils s'entraînent ensemble, créent des liens. Alors que penser quand ils se retrouvent au fin fond de la montagne, dans un village au confort spartiate, ayant toujours faim (par ailleurs ayant élevé trois garçons, avoir toujours faim a l'adolescence est une caractéristique qui ne me surprend guère).

L'autrice nous décrit l'évolution de ce jeune homme, comment les évènements l'obligent à réfléchir, se poser des questions, parfois agir à l'encontre de ses sentiments. Il ne sait pas toujours ce qu'il veut vraiment, et ses préférences oscillent entre liberté et sécurité. Ils oscillent d'ailleurs un peu trop pour moi. J'aurais aimé que la fin soit plus tranchée, mais cependant elle est à l'image de tout le livre. Il est difficile pour lui de choisir d'exercer son libre-arbitre même s'il ne ressemble plus à celui qu'il était au début du roman.
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L'ouverture du livre se fait par la voix d'un Hoot, donc. Puis nous suivrons par la suite le point de vue de Charley (Smiley, son nom de monture) qui a 11 ans au début du livre, 13 à la fin. C'est donc un point de vue de pré-adolescent, presque encore enfant, assez naïf, peu cultivé (les humains savent rarement lire et écrire et quand ils ont appris, ont peu l'occasion de le faire). L'angle est biaisé aussi par le fait que Charley considère son état de servitude comme un bienfait. Lorsqu'il est libéré par son père, Héron et va vivre ensuite chez les Sauvages (les Humains qui refusent de servir de montures et vivent dans la nature) , Charley n'a qu'un souhait : retrouver le confort, la vie quotidienne même si c'est pour servir de monture, subir les brimades et vivre emprisonné. On suit donc la complexité de son développement lors de sa vie hors du conditionnement des Hoots. Son langage se précise ainsi que sa pensée (magnifiquement retranscrit par l'autrice ; j'ai pensé un peu dans un autre ordre d'idée à « Des fleurs pour Algernon » pour l'exercice littéraire).
De fait, Charley se trouve à un âge charnière : l'adolescence. Ses idées s'aiguisent. Il n'est pas le seul car il s'est enfui avec celui qui est destiné à devenir son maître, le Hoot : Petit-Maître, lui-même un enfant (on peut assez logiquement penser que tous deux sont plus ou moins du même âge ou, du moins, qu'ils sont au même stade de développement). Lui aussi, loin de la société Hoot, va prendre ses distances. Il va même muscler ses jambes et marcher ! (là, bémol : on se demande pourquoi les Hoots n'y ont jamais songé avant, ces petits paresseux, plutôt que de s'embêter à asservir des couillons d'humains, mais bon…).
Les thèmes tournent autour des relations de maître à esclave, de dominant à dominé, bien sûr mais aussi du fait de grandir, de s'affranchir ou pas de son éducation, de trouver sa propre voie, d'aller vers l'Autre. La violence tient une grande part, avec un étrange côté freudien, tant que j'y pense (la relation entre Charley et Héron ; Charley qui veut à tout prix tuer son père,. .. je n'en divulgue pas plus).
Mais ce qui touche aux révoltes contre l'oppresseur (les Sauvages s'organisent contre les Hoots) se conclut par des issues assez dérangeantes.(suite sur le blog)
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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La Monture, de Carol Emshwiller. Sur Terre, une autre race est arrivée il y a quelques temps et a conquis la planète, faisant des humains leurs montures.
On va suivre Charley, une jeune monture "de luxe" avec ses belles jambes musclées, entraîné pour être la monture du futur dirigeant des Hoots (l'autre race).
Il y a pas mal de réflexions intéressantes, en particulier sur les relations entre Hoots et humains, avec Charley qui est bien traité et qui aime beaucoup sa vie (full syndrome de Stockholm) ; et son Hoot qui est très dépendant de lui mais qui adopte quand même des réflexes de postures dominantes à son égard. Des réflexions donc sur la domination, la liberté, etc. C'est parfois un peu confus, et ça n'apporte pas toujours de réponses claires (ce qui reflète Charley qui est paumé, et qui en plus de ça est en pleine crise d'ado XD), mais le sujet est intéressant !
J'ai quand même eu un peu de mal avec le style, qui est assez étrange, très haché. J'ai fini par m'y habituer cela dit (et je pense que c'est un parti pris pour refléter l'état psychologique de Charley).
En résumé, pas un coup de coeur, mais une lecture intéressante !
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Ce récit m'a beaucoup perturbé à vrai dire. On se retrouve dans un monde imaginaire où les humains sont devenus des esclaves d'extraterrestres qui ont du mal à marcher et se sert des humains comme montures avec des mords qui les blessent sur leur corps. Les humains n'ont plus d'identité.
On retrouve dans ce livre des valeurs d'écoutes, de collectif. On se parle également de guerre car les humains s'insurgent devant toute cette déshumanisation.
C'est vraiment une vraie oeuvre de science fiction mais décalé.
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