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Critique de Presence


3 individus sont installés dans un bar : Jesse Custer, Tulip et Cassidy. Ils font le point sur les événements qui les ont rassemblés : comment Tulip a essayé de tuer un homme, comment le révérend Custer a dévoilé les secrets entendus en confession devant ses fidèles avant de voir sa congrégation anéantie juste au moment où il commençait son prêche. À partir de là, une entité mi-ange, mi-démon prend résidence dans le corps du révérend ; les adephi réveillent le Saint des Tueurs pour mettre un terme à cette erreur.

Jesse Custer apprend de la bouche d'un adephi que Dieu a déserté sa création. Il décide de se mettre à sa recherche pour savoir pourquoi il a laissé la race humaine dans une situation aussi catastrophique. Sa quête l'amène sur le chemin du Saint des Tueurs, puis au milieu d'une enquête de police ayant pour objet de coincer un tueur en série qui dépèce ses victimes.

Quand la série "Preacher" débute en 1995, elle fait partie de la seconde génération, voire peut-être même troisième génération de Vertigo, la branche éditoriale pour adultes de DC Comics. Garth Ennis est donc libéré de toute rémanence des superhéros, mais il opère déjà dans l'ombre de Neil Gaiman et de sa série "Sandman". Il a pour ambition d'écrire une histoire qui s'étalera sur une soixantaine de chapitres mensuels (tous réédités, y compris une minisérie et des numéros spéciaux dans les tomes 1 à 9 de Preacher). Et il sait qu'il a tout à prouver : de fait sa série commence très, très, très fort. Cette première partie est remplie jusqu'à la gueule : un sériel killer qui enlève la peau du visage de sa victime encore vivante, un rescapé d'une tentative de suicide avec un visage en forme de fion (Arseface), un Saint qui tire à bout portant dans le visage de policiers texans, un vampire qui déchire les gorges pour s'abreuver, un héros qui a des visions de John Wayne, un flic qui laisse tomber sa plaque dans une déjection canine, etc. Il n'oublie pas non plus les touches d'humour (grotesque ou noir de préférence) avec une citation des paroles de "Stand by your man" de Tammy Wynette (The Essential Tammy Wynette) absolument irrésistible.

De son coté, Steve Dillon opte pour un style qui laisse de coté l'esbroufe pour se mettre entièrement au service du scénario et le plus réaliste possible. Cet aspect de ses illustrations s'oppose complètement au style flamboyant des couvertures peintes par Glenn Fabry. Mais cela permet aussi aux personnages d'être crédibles. Finalement Jesse Custer, Cassidy et Tulip ont des apparences très ordinaires et ils passent une bonne partie de leur temps à se promener dans les rues ou à descendre ders bières dans un bar. le corollaire de cette apparence ordinaire est que les séquences gore, trash ou sanglante ressortent avec d'autant plus de force. On peut juste reprocher à Dillon ne pas s'intéresser assez aux décors ou à la mise en scène, ce qui donne parfois des pages sans aucun fonds avec uniquement des têtes en train de parler.

Attention, le niveau de violence, de cruauté, de sadisme et de perversité (sans parler de l'usage intensif du mot fuck) destine cette histoire aux adultes avec le coeur bien accroché. Ennis et Dillon sont d'autant meilleurs et percutants qu'ils ont choisi des héros avec des caractères bien trempés et un physique et une attitude très terre à terre, et très vulgaires. le premier tome de cette série constitue une réussite sans pareille qui ne laisse pas indifférent même un lecteur blasé. Jesse Custer rend une visite à sa grand-mère dans Preacher: Until the End of the World.
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