Recommencer chaque jour, essayer de ne pas penser. Ignorer de toutes ses forces le choeur muet qui, dans sa tête, braillait « Au secours », qui scandait continuellement : « Si je pouvais être morte. » Restreindre efficacement les heures libres de la journée en travaillant, en répondant au courrier, en tenant le ménage, en taillant les buissons. Et tout cela en silence, séparés l'un de l'autre, seuls. Lui chassait les heures à coup de pédale sur son vélo de course, elle les enfonçait à coups de bêche dans le sol.
Leur capacité de pardon est puissant. Moi, je ne pardonne pas. J'espère que cette jeune fille n'est pas là, que je ne serais pas obligée de la voir. Je le hais et je l'aime, mais eux, ils n'en sont pas capables. Leur besoin de bâtir une histoire est si grand qu'ils ne peuvent s'arrêter au contenu de chaque mot individuel. il faut de la cohérence. Moi je suis fragments. Moi, je suis débris.
"Lou et lui étaient des copains. Tout ce qu’ils avaient traversé ensemble était si important, si particulier-on ne pouvait le partager avec un autre. Pas elle. Ce secret glacé dont ils ne parlaient jamais appartenait à eux seuls" p99 (édition de poche)
C’était merveilleux de vivre ici, disait Nico. Plus d’un pourrait leur envier cette vaste maison ancienne en bordure des dunes, entourée d’un bon morceau de terrain. Il ne voyait pas que ce sol ne produisait quasiment rien.
Le samedi et le dimanche étaient les jours les plus difficiles. En l'absence de la rassurante grille horaire des cours, elle devait se forcer à remplir elle-même les heures d'occupation qui exigeaient toute son attention. (...)
Recommencer chaque jour, essayer de ne pas penser. Ignorer de toutes ses forces le choeur muet qui, dans sa tête, braillait « Au secours », qui scandait continuellement : « Si je pouvais être morte. » Restreindre efficacement les heures libres de la journée en travaillant, en répondant au courrier, en tenant le ménage, en taillant les buissons. Et tout cela en silence, séparés l'un de l'autre, seuls. Lui chassait les heures à coup de pédale sur son vélo de course, elle les enfonçait à coups de bêche dans le sol.(p. 45-46)
Le samedi et le dimanche étaient les jours les plus difficiles. En l'absence de la rassurante grille horaire des cours, elle devait se forcer à remplir elle-même la grille d'occupations qui exigeaient toute son attention. Comme ce serait bien si elle aimait le sport.