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Critique de Verdure35


Après de multiples ouvrages philosophiques, le "philosophe médiatique et cathodique" livre un premier roman . Diantre!
Enfant du petit monde germanopratin, à priori riche de parents , beaux parents , amis célèbres, de cette gauche caviar qui en fait porte bien son nom, le narrateur qui ne sera nommé qu'en dernière page se laisse aller, ouvre les vannes dirais-je prosaïquement.
Un peu comme Y.Moix ou H.Bazin il y a 70ans(Vipère au poingt) il se dépouille de son enfance, une enfance de parents divorcés . Un enfant qui navigue d'un appartement à l'autre, de l'enfer que lui fait subir un beau-père brillant lui aussi mais le battant et l'humiliant sous le rire " de canard" de sa propre mère. Puis l'autre appartement , celui de son père , le paradis. Un père qui lui enseigne que la vie étant trop courte il faut toujours gagner du temps sur celle ci, quitte à faire des erreurs, mais qui a la main leste également.
Ce père , proustien en diable, centré sur lui même et qui pleure sur l'épaule de son fils quand celui ci est reçu à Normale Sup, non pas de joie, mais de regrets de pas avoir pu ou su y accéder lui même. Pour Raphael c'est la rencontre d'un professeur de philo merveilleux, de profs que l'on oublie pas.,
Dans le même temps, Raphael aperçoit un jour son reflet dans la vitre d'un train et constate qu'il est beau.Et il va en profiter, beaucoup d'amourettes pour ce manipulateur sans vergogne qui ne s'épargne pas lui-même.
Mais également très jeune il se retrouve marié sans en avoir apparemment été l'acteur n°1 : ses père et beau père (Jean Paul, et BHL) étant les meilleurs amis du monde.
A partir de là, il laisse voir un autre aspect de lui-même, et c'est on le suppose avec sincérité, certes sa méchanceté et son cynisme sont éblouissants, mais maintenant ce n'est plus un enfant qui s'exprime , et les moqueries sarcasmes déversés sur tous ses proches deviennent vulgaires.
Son ex beau père et son épouse, leurs amis, voire son père sont ridiculisés à outrance (quoique). Il ne lui était même pas indispensable de travestir les prénoms, chaque personnage se reconnaît à grands traits. Mais là où peut-être la bascule se fait , c'est quand il parle de son ex-épouse, Justine L. Il me semble qu'un "honnête homme" au sens propre du terme, fusse-t-il sorti du marigot germanopratin ne devrait pas être obscène à ce point. Autre facette non exploitée: aigri peut-être?
Puis apparaît la Lumière, amie de son père, sous les traits d'une merveilleuse italienne , avec qui il connaîtra vraiment l'amour... Pour un temps, mais si je comprends bien la dernière page, bien plus tard il pourrait y avoir un autre ouvrage.
C'est un ouvrage étrange que j'ai apprécié, une auto-fiction certes, drôlement bien écrit( 77 petits chapitres mâtinés de réflexions philosophiques)des références aux lectures d'enfance, comtesse de Ségur par exemple., une mise à nu courageuse , mais attention aux éclaboussures!
Mais j'y pense, ce quadragénaire a lui-même si je ne me trompe 4 garçons issus de 4 lits différents, donc susceptibles de subir des beaux-pères, voire plusieurs capables du pire également , cela effleure t-il la psyché de ce bel homme au sourire carnassier?
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