AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de leschroniquesdeminuit


Un des premiers films que j'ai vue seule au cinéma, j'entends par là sans mes parents, a été Entretien avec un Vampire. C'est par le biais du grand écran que j'ai découvert l'univers d'Anne Rice, excellente auteure de romans fantastiques dont une série est dédiée à des vampires et une autre à une lignée de sorcières. Je crois que je suis avant tout tombée amoureuse d'une ambiance très particulière, distillée par les descriptions des lieux, les différentes histoires se déroulant pour la plupart dans la sublime Nouvelle-Orléans.

Le teaser de présentation du second roman de Sacha Erbel, L'Ombre de Nola, en ligne depuis quelques semaines, utilise cette atmosphère. Dans cette petite présentation il est question en quelques images du Vieux-Carré français dont l'architecture se mêlant à une végétation luxuriante est à tomber par terre. Clubs de jazz, cuisine cajun, bayou, cimetières aux cryptes inquiétantes et évidemment magie noire et culte vaudou… Je me suis donc portée volontaire pour une immersion de quelques jours en Louisiane, mais en commençant par le premier volume de cette série. C'est pour cela qu'aujourd'hui je vous parle du livre L'emprise des sens de Sacha Erbel.

« Au détour d'une rue, elle aperçoit une petite enseigne noire sur laquelle est inscrit Baron's shop. La boutique de souvenirs vaudous est une petite maison de bois à l'angle de Bourbon street et de Sainte-Anne. Nous y voilà! » p. 20

Talia vient de vivre une rupture qui l'a affectée. Elle décide de prendre sa vie en main sans plus attendre après qui que ce soit et pour commencer elle souhaite réaliser un rêve, un voyage en solitaire à La Nouvelle-Orléans (Nola), ville à l'incroyable renommée où se mêlent une fête perpétuelle, une architecture magnifique et une histoire métissée riche en couleur. En jeune femme moderne, elle décide de ne rien s'interdire durant son séjour, de vivre les aventures que la vie lui proposera sans se poser de question. de vraies vacances sans contraintes. Mais dès son arrivée sur place les événements s'enchainent et la dépassent, un rendez-vous dans un club de jazz, une rencontre dans une boutique de souvenirs aux accents tribaux, des cauchemars qui l'obsèdent… Bientôt Talia se retrouve embarquée dans une affaire criminelle puisqu'elle devient le témoin involontaire d'un meurtre à la mise en scène sordide, ou plutôt des visions en font d'elle la spectatrice privilégiée.

« le zombie vaudou n'est pas le mort-vivant que vous voyez dans les films d'horreur. En fait, dans le vaudouisme, le zombie serait un être humain qu'un sorcier aurait drogué à l'aide d'une poudre qui annihilerait toutes les réactions. » p. 71

En effet, au moment même où Talia débute son séjour, une série de meurtres débute en ville. Les hommes assassinés semblent être les victimes d'un déchainement de violence qui trouve résonance dans des cérémonies vaudoues dont tout le monde a entendu parler mais dont personne ne peut vraiment attester la véracité. Les mutilations ont tout du rituel de magie noire et le quartier historique de la cité en est le théâtre morbide. C'est un triste rappel de d'assassinats similaires perpétrés une quinzaine d'années plus tôt dans une ville voisine, par un criminel que tout le monde croyait mort depuis. Aucune piste pour les enquêteurs, jusqu'à ce que Talia rencontre l'équipe, ce qui va la mener à participer aux investigations bien malgré elle.

Cette histoire racontée par Sacha Erbel est plutôt surprenante. La manière d'écrire de l'auteur est relativement abrupte, elle emploie un présent qui fait de son récit une série de séquences prises sur le vif. J'ai eu un peu de mal à me faire à son style qui est très simple et direct et je ne cache pas que j'attendais souvent plus de détails. C'est une caractéristique du roman qui a un peu perturbé ma lecture, les références sont très actuelles, le langage jeune et elle va à l'essentiel. Toutefois, son intrigue est rudement bien menée et l'intrigue policière ponctuée d'une dimension fantastique se tient bien. le déroulement est original, les séquences bien placées les unes par rapport aux autres, le point de vue de chaque personnage intéressant. C'est une enquête qui est agréable à suivre mais dont j'aurais aimé un développement peu plus conséquent.

À mon sens, le gros point fort de ce roman est son cadre. le voyage de ce point de vue-là est assuré avec brio, j'ai moi aussi visité la sublime Nola, je me suis perdue de nuit dans ses ruelles, j'ai vécu sa musique, ses parfums, sa magie noire et blanche. J'ai traversé le bayou, fait une excursion à Bâton Rouge, me suis brûlé la langue de trop d'épices créoles. Et j'ai rencontré Marie Laveau et le Baron Samedi au coeurs des caveaux du cimetière Saint-Louis. J'ai appris sur les origines africaines du culte vaudou, sur ses péripéties Haïtiennes et sur ses pratiques encore actuelles. de ce point de vue, je suis complètement tombée sous le charme de ce premier roman et j'ai eu mal au coeur de quitter cette atmosphère.

« le vaudou représente l'ensemble des dieux et des forces invisibles, et mon rôle est d'entrer en contact avec l'esprit de « Papa Legba ». C'est lui qui ouvre la porte des deux mondes. Celui des esprits et celui des hommes. Celui des morts et celui des vivants. » p. 115

L'histoire de Talia n'est pas terminée. Dans ce premier volume, elle a révélé ses failles mais aussi sa force. C'est donc avec grand plaisir que je me plongerai dans la suite concoctée par Sacha Erbel pour ses lecteurs. Les premiers retours sur L'Ombre de Nola soulignent une nette évolution dans le style de l'auteur et je souhaite évidemment en faire l'expérience. L'Emprise des sens est un roman sympathique et intéressant qui pose des bases pour un autre volet que j'attend excellent!

Lien : https://leschroniquesdeminui..
Commenter  J’apprécie          00







{* *}