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Critique de mandarineS


Voici une agréable découverte de lecture. En s'appuyant sur son passé d'enfant issu d'un milieu ouvrier très modeste, Didier Eribon mène une réflexion sociologique sur la lutte des classes.
Le livre se divise en 5 parties plus un épilogue et une introduction sous forme d'interview d'Edouard Louis.
Dans les deux premières parties, l'auteur raconte sa jeunesse dans cette famille ouvrière qui avait du mal à joindre les deux bouts malgré l'acharnement au travail des parents. le quotidien est souvent glauque : violence, alcoolisme, beaucoup de regrets de la part des parents qui aspiraient bien évidemment à une toute autre existence. La place de l'école y est largement développée et on comprend qu'il est difficile d'échapper à sa condition même avec de l'instruction !
La troisième partie s'attarde davantage sur la place de la politique au sein des classes populaires. Didier Eribon y explique comment le Front National a su récupérer les voix autrefois accordées au Parti Communiste en tenant un discours populiste qui résonnait agréablement aux oreilles de ceux qui se sentaient méprisés par les représentants de l'Etat.
Dans les quatrième et cinquième parties, il revient sur son adolescence et sa vie d'étudiant à Reims puis à Paris en expliquant quelles difficultés il a dû braver du fait de son milieu social et de son homosexualité en accordant une large place à ce qu'on pourrait nommer ses mentors : Sartre, Bourdieu et Foucault.
Edouard Louis dit en préambule que ce livre a la capacité de changer des vies. Pour ma part, il m'a en tout cas éclairée sur la condition du milieu dont je suis issue et sur comment le système s'acharne à maintenir chacun à sa place dès le début de la scolarité. Il faut une détermination hors pair pour briser les barrières de classe et sans doute une intelligence brillante.
Je reste admirative devant le parcours de Didier Eribon qui a réussi tout cela.
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