Tu étais le « plus » de son « trop peu ». Tu étais l’endurance quand elle tenait à peine la distance, l’inconnu quand tout son quotidien n’avait plus aucun mystère pour elle. Tu faisais battre son cœur alors qu’il ne faisait que suffoquer depuis des années. C’était inévitable, tu comprends ?
Il se pourrait même que Shenae soit mon placebo, cette substance éphémère qui apaise sans pour autant guérir.
Je suis convaincue que les blessures de l'âme et du corps nous enrichissent en tant qu'être humain et nous rendent beau.
Lorsque je suis avec Cruz, ma réalité se déforme. J’oublie ma maladie, j’oublie la parcimonie, j’oublie jusqu’au sens du mot « tempérance » et me délecte du bonheur qui m’enveloppe comme une couverture douce et légère.
Chaque rire… Mon Dieu, son rire, si rare, si bridé et en même temps si authentique… Chacun de ses rires que je déclenche est une récompense.
T'embrasser, c'était comme respirer. C'était facile, nécessaire et... inévitable.
Oui, je suis toujours bourré d’incertitudes, mais je ne nierai plus cette sensation d’accalmie qu’elle me procure lorsque je choisis de baisser les armes. Mon malheur m’épuise, ma solitude écrasante aussi, tant pis si j’en bave après coup, tant pis si les conséquences de ma décision m’éclatent au visage d’ici-là, tant pis si ça ne dure pas, aujourd’hui j’ai besoin qu’elle soit mon positif.
« Prendre le temps de prendre le temps »