AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lenocherdeslivres


Venant de terminer avec délices Liens de sang d'Octavia E. Butler que certains considèrent comme une des mères de l'afrofuturisme, je me suis tout naturellement dirigé vers l'anthologie de la dernière session des Imaginales consacrée à ce mouvement artistique (entre autres) qui m'intéresse depuis quelques temps. J'ai été gâté : dix-neuf nouvelles composent cet ouvrage, avec une grande majorité de textes français et inédits, plus quelques rares traductions et reprises. Un bon cru en tout cas.

Je ne reviens par sur les polémiques qui ont émaillé le début de cette vingtième occurrence des Imaginales d'Épinal. Parlons plutôt de cette anthologie, qui offre une sélection riche et variée. de quoi satisfaire pas mal de goûts différents. Et de quoi lire à nouveau des auteurs / autrices que j'apprécie. Certaines anthologies m'ont laissé froid, avec trop de textes banals ou qui ne m'ont pas touché. Celle-ci, au contraire, m'a très peu déçu : quelques nouvelles ont été plus anecdotiques pour moi, mais la plupart m'ont intéressé, amusé, remué. Un bon bilan en fait. Les autrices / auteurs, qu'ils soient eus-mêmes noirs ou blancs, français ou étrangers ont apporté un regard souvent différent sur le thème de l'afrofuturisme.

Commençons par une petite définition, histoire de se mettre d'accord. Ou, en tout cas, de savoir de quoi je parle. L'afrofuturisme est, ici, un mouvement artistique qui change de centre : il offre une vision africaine (afro-américaine diront beaucoup, puisque le mouvement est né aux États-Unis à la fin du XXe siècle) du futur. L'Afrique n'y est plus nécessairement ce continent meurtri, utilisé comme réserve de bras ou de matières premières par les peuples du Nord. Il y apparaît plus souvent comme le continent de l'avenir. Et cela se retrouve dans beaucoup de nouvelles de cette anthologie : « Miss Washington » de Richard Canal ou « La Tête d'Olokun » d'Alex Evan. D'autres récits font la part belle à cette violence due à la colère née des mauvais traitements infligés aux Noirs : « Soif de sang » de Rivers Solomon ou « Souvenir organique » de Floriane Soulas. Certains nous offrent des histoires ou on s'aperçoit après coup que les personnages principaux étaient noirs. Ce qui, en fait, devrait être normal : est-il besoin de connaître la couleur de la peau des protagonistes ? Vaste débat. Oui, diront certains de ceux qui se sont vus exclure des histoires depuis des siècles, relégués aux bas-fonds des récits. Non, diront d'autres qui préfèrent l'apaisement et l'espoir d'un monde ou cette couleur importerait peu. Dans tous les cas, ce qui est agréable avec cette anthologie, c'est qu'elle offre une très grande variété de récit, allant de la SF la plus pure au fantastique le plus angoissant. Et qu'outre le plaisir de la lecture, elle donne envie de creuser, d'aller chercher des renseignement sur tous ces lieux évoqués, ces personnages revenus à la vie, ces objets sortis du passé. Une belle découverte !

Je parle plus précisément de chaque nouvelle sur mon blog, car ici, cela aurait été beaucoup trop gros.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          304



Ont apprécié cette critique (29)voir plus




{* *}