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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De l'autre côté du miroir, les couleurs sont inversées.
Les esclaves sont blancs, les esclavagistes sont noirs.
L'Afrique civilisée a construit une culture et une économie dynamique, notamment en capturant les Européens primitifs et en les utilisant comme esclaves.
Cette uchronie fournit la toile de fond du dernier roman de Bernadine Evaristo.

Doris Scagglethorpe, jeune anglaise, est amenée dans le Nouveau Monde comme esclave. C'est à travers son histoire que le lecteur découvre la torsion historique opérée par l'autrice. Un travail ingénieux qui inverse les rôles pour mieux pimenter la satire.

Tout les préjugés raciaux nous sont resservis mais les victimes ne sont plus les mêmes.
Les blancs ont un petit crâne donc ils ne peuvent pas être intelligents. Ils sont fainéants, ce sont des barbares sans culture, sans raffinement, ils se ressemblent tous, ils ne sont pas beaux.
Car de cette domination noire découlent aussi les normes esthétiques. Doris, rebaptisée Omorenomwara par son maître, est contrainte de porter ses cheveux blonds raides en cerceaux tressés sur toute la tête. Elle doit marcher pieds nus. Et seins nus. D'ailleurs, les blancs affranchis essaient de se bronzer, ceux qui peuvent se le permettre se font opérer pour aplatir leur nez…

Au milieu du roman, Bernardine Evaristo inclut un essai de 50 pages écrit par le propriétaire de Doris sur "La véritable nature du commerce des esclaves & remarques sur le caractère et les coutumes des europans ». Ce faux mémoire regorge de thèses scientifiques fumeuses et de valeurs morales pour justifier l'esclavage.

Avec « Des racines blondes », l'autrice est aussi drôle que tragique. L'absurdité et l'illégitimité de la domination d'un peuple sur un autre pourrait vraiment être une belle farce si ce n'était pas une réalité historique.
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J'aimerais commencer ma Critique en remerciant Babelio, avec sa Masse Critique, ainsi que les Éditions Globe, pour m'avoir permis de découvrir « Des racines blondes » de Bernardine Evaristo.

Tout d'abord, LE Livre en tant qu'objet. C'est un très beau livre, avec une jolie couverture, colorée, qui colle parfaitement au livre.

Ensuite LE Pourquoi. Pourquoi avoir choisi ce livre ? Pour son originalité, son inversion des couleurs : « Et si l'Afrique avait conquis le monde ? Et si les maîtres étaient devenus les esclaves ? »

Doris est une jeune anglaise qui vivait avec sa famille, ses parents et ses trois soeurs, de la culture du chou, sous un système politique, économique de type féodal. Avant d'être enlevée afin de devenir l'esclave des habitants de l'aphrika.

(Extrait racontant justement, son enlèvement)

« LA PROIE

Dix ans plus tard, j'étais « la proie » d'une partie de cache-cache et Madge, Sharon et Alice braillaient que mes jours étaient comptés.

Je les avais semées et je me cachais derrière des fourrés au bout du champ. À l'abri de mon buisson, je m'en souviens, je jetais un cil pour voir si elles se dirigeaient vers moi quand un bras a ceinturé ma taille et m'a traînée en lisière de la forêt de Coppice, qui bordait les champs.

Si rapidement que, avant que j'aie pu me débattre ou crier, je me suis retrouvée projetée sur une épaule vigoureuse, la tête emprisonnée dans un sac et bringuebalant sur le dos de l'assaillant.

Ensuite il s'est mis à courir. Je n'avais pas vu à quoi il ressemblait, et personne ne m'avait vue disparaître. J'avais du mal à respirer, le sang s'accumulait dans ma tête et commençait à couler par le nez. Je me rappelle avoir également mouillé ma culotte.

Voilà. Ce fut aussi rapide et brutal que ça. »


Mais, on lui offre, via un petit morceau de papier, la possibilité de fuir … La suite, je vous laisse le plaisir de la découvrir, si le coeur vous en dit !

Ce que j'en retiens, il s'agit là d'une lecture agréable mais surtout pas légère. Je découvre la plume de Bernardine Evaristo et pour la définir je n'utiliserais qu'un seul mot : Puissante !
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