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Critique de Yvan_T


Depuis la parution de l'exécrable tome 33, je m'étais juré de ne plus lire d'albums d'Astérix, mais le fait de voir Fabcaro (Lisez Zaï Zaï Zaï Zaï !) au scénario de ce quarantième volet m'a fait changer d'avis. Oui, je sais, je suis aussi faible qu'un Gaulois sans potion magique !

Force est de constater que la base du scénario demeure la même avec des Romains qui cherchent encore et toujours une solution pour se débarrasser du village d'irréductibles gaulois qui refusent de plier devant les forces de Jules César. Les légionnaires en ont d'ailleurs tellement ras-le-bol de se prendre des baffes que l'empereur doit dorénavant faire face à une vague de mutineries et de désertions parmi ses troupes. Jules César est tellement désemparé qu'il décide de faire confiance à Vicévertus, le médecin-chef de l'armée romaine qui a mis au point la méthode de l'Iris Blanc, une philosophie moderne, basée sur la pensée positive. Voilà qui devrait pouvoir enfin remonter le moral des troupes !

Le quatrième scénariste de la série, après René Goscinny, Albert Uderzo et Jean-Yves Ferri, insuffle un vent de fraîcheur (même le poisson vendu au village d'Astérix est frais, c'est tout dire !) et de modernité à cette saga, le tout saupoudré de cet humour décalé qu'il maîtrise si bien. Taclant à merveille et à foison ce courant à la mode basé sur la pensée positive et le développement personnel, l'auteur livre un récit particulièrement loufoque, où une alimentation saine et l'épanouissement individuel doivent redonner le sourire aux troupes romaines, le tout incarné par un expert en développement personnel coiffé à la Bernard-Henri Lévy que l'on découvre dès la couverture de l'album.

En deuxième partie d'album, Fabcaro (« Carnet du Pérou », « le discours ») choisit de quitter le célèbre village gaulois pour un voyage à Lutèce qui lui permet de plonger son histoire encore un peu plus dans l'air du temps. À la critique acerbe de cette pensée philosophique prônant la bienveillance et la méditation, s'ajoutent alors plusieurs clins d'oeil amusés aux déboires des grandes villes, allant des embouteillages aux retards accumulés des Chars à Grande Vitesse (le CGV), en passant par les bobos qui s'extasient devant les oeuvres d'un certain Banksix. le résultat est un album moderne, foncièrement drôle et truffé de références en tout genre.

Au niveau du graphisme, cela fait déjà dix années que Didier Conrad assure la continuité visuelle de cette saga, certes sans parvenir à faire oublier le trait d'Albert Uderzo, mais il ne faudrait trop en demander non plus.

Bref, je me dois donc de lancer quelques fleurs à cet « Iris blanc », qui tient finalement toutes ses promesses. Enfin un bon album d'Astérix par Toutatis, qui se lit avec beaucoup de plaisir et le sourire aux lèvres !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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