La trame des « Adieux » est l’histoire des amours d’une Vénitienne et d’un Autrichien. Les Italiens du Nord et les Autrichiens, ne se sont pas toujours bien entendus. Il y eut même, en 1848, un soulèvement — et cette insurrection sépare les deux amoureux qui ne se revoient plus. Il tombe dans un traquenard; elle perd la raison. Fiction quelque peu mélo-dramatique, mais qui mettait en valeur le talent de Rossana Beltramini. La passion semblait la consumer — sur la scène.
La trame des « Adieux » est l’histoire des amours d’une Vénitienne et d’un Autrichien. Les Italiens du Nord et les Autrichiens, ne se sont pas toujours bien entendus. Il y eut même, en 1848, un soulèvement — et cette insurrection sépare les deux amoureux qui ne se revoient plus. Il tombe dans un traquenard; elle perd la raison. Fiction quelque peu mélo-dramatique, mais qui mettait en valeur le talent de Rossana Beltramini. La passion semblait la consumer — sur la scène.
Depuis la veille elle n’était pas parvenue à démêler ses sentiments. Elle s’était interrogée sur l’amour. Pouvait-elle discerner si elle aimait Skelessy ? Aucun homme ne l’avait profondément émue, elle ne s’était jamais sentie poussée par un élan irrésistible, consumée par une flamme. Skelessy la troublait. Ce baiser, si violent, donné le jour précédent, semblait encore marquer ses lèvres. Etait-ce là le commencement de l’amour ?
Elle faisait l’impossible pour paraître naturelle, affable, confiante, sans parvenir à inspirer à son compagnon un mot ou un regard de tendresse. Le pire était qu’elle n’osait l’interroger; il l’intimidait presque. En entendant cette voix qui, près d’elle, résonnait trop rarement, elle remonta la glace et se retourna. Aloys venait de fumer, dans le couloir, une longue cigarette turque au parfum acre.
Vous n’avez aucune idée de ce que sont une passion, un désir contrarié, un orgueil à jamais atteint. Moi, je ne suis pas de ceux qu’on humilie impunément. Rossana m’a échappé, mais elle m’avait marqué au fer rouge : le désir que j’avais d’elle brûlait en moi et sa mort ne m’a pas apaisé. J’ai voulu revoir ses portraits, ses objets familiers — et je vous ai rencontrée.