On ne quitte jamais tout, ni rien, en somme.
J'ai classé toutes les photos de la grande maison en ayant l'impression de terminer ma vie à ce moment-là. Il fallait bien la terminer, de toute manière la vie.
J'étais toujours le même et ça n'en finirait plus dorénavant. Je ne me réveillerais plus jamais comme au début d'une autre vie.
Il faut rentrer par la fenêtre quand on te fait sortir par la porte !
J’ai demandé une bière. Elle me l’a apportée tout de suite et je lui ai souri, vraiment ce qui s’appelle sourire, je m’en suis rendu compte aussitôt, comme « un imbécile heureux ». Heureux, je le suis encore de temps en temps, il ne faut pas se voiler la face. C’était une expression à elle : « il ne faut pas se voiler la face », « il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt ».
Parfois, on s’attache. On s’attache à la vie, on s’attache à des riens, je me suis rappelé plusieurs fois la photo de son fils sur son bureau, le sac à main grand ouvert près de son ordinateur, le sac à dos jaune pour son portable.
Comment admettre que les gens dont nous avons été si proches n’inspirent plus que de la bienveillance, avec le temps ? que les plus grandes colères vous font sourire comme une vieille histoire belge ou une blague entre collègues de bureau, si usée qu’on la laisse au dernier arrivant ?