Parfois, le vendredi soir, le temps me tombe dessus, vide et sans aucune raison, et quand je n'avais vraiment pas personne à rencontrer, que je n'avais pas d'invitation jusqu'au lundi, il m'est souvent arrivé de compter les minutes dans ma tête, pour les occuper. (p.47)
Toujours ces phrases pour ne pas dire les choses, en vrai. (p.33)
Quand on passe trop de temps seul, on fait très attention au regard que les gens portent sur soi.
Les petits malheurs, pour douloureux qu’ils soient, permettent cependant d’avancer. Ils ne sont pas de l’autre genre de malheur, qui vous fait vous tenir coi ou vous empêche de parler pendant plusieurs années, parfois une vie entière.
Dans un mois, je n'aurai sans doute plus jamais de vrai travail. Je ne sais pas combien d'années il me faudrait pour que je vive une vie nouvelle...(p.66)
On aime les gens même à distance, quand on est seul trop longtemps.
Parfois je préférerais dormir et perdre plusieurs heures que de me retrouver seul avec ces souvenirs. La journée m’avait un peu fatigué, mais pas tant que ça en fait. Nous sommes bien habitués, les gens presque tous silencieux dans le train, les portables, les écouteurs des mp3 ou alors les mots croisés des gratuits, les romans, les lueurs un peu sales, l’absence de vérité.
Ce sont des vérités sans importance, elles ne regardent que moi et n’ont aucun intérêt pour les autres. Les gens pensent à leurs parents, souvent, quand ils auraient besoin qu’on les écoute dire ces trucs-là avec une certaine bienveillance. Puis, quand c’est devenu impossible, ils se les répètent à eux seuls, et là, ils auront bientôt terminé d’avancer.
Oui, un jour, vraiment plus personne ne vous attend et vous pouvez rester là sans être dérangé. (p.107)
Un jour, vraiment plus personne vous attend. Cela peut durer des années entières, le reste de la vie, ou bien ce n'est qu'un passage de quelques semaines, quelques mois. Je n'étais pas encore arrivé au bout, en tout cas. (p.105)