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sur 258 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les hautes terres d'Écosse à l'heure du dérèglement climatique. Quand la mer monte ; quand la gigantesque et vieille barrière glacée de Ward Hunt disparaît ; quand le Gulf Stream ne sait plus du tout où il en est ; quand un glacier surnommé Boo, grand comme un gratte-ciel, erre dans les océans et finit par s'échouer pas loin de « Clachan Fells », là même où vivent nos héros.
À « Clachan Fells », on s'organise comme on peut pour affronter le pire hiver jamais connu de mémoire d'homme. On fait des réserves de nourritures et de vêtements chauds, on fait preuve de solidarité, et, tandis que Boo amorce son dernier virage, on se demande comment les enfants pourront continuer à aller à l'école durant cet interminable hiver.
Il va falloir apprendre à vivre dans des conditions climatiques extrêmes. L'inconnu fait peur. On est effrayé à l'idée d'être coupé du monde par la neige comme les Eskimos jusqu'à l'arrivée d'un hypothétique printemps. Les nouvelles d'ailleurs, plus au sud, Londres, Edimbourg, la France, le Maroc, ne sont vraiment pas bonnes. Tout le monde se demande si « le monde ne va pas finir comme une version gelée de Pompéi ».
Les vieilles légendes ressurgissent, et l'on se souvient avec effroi de ces pèlerins à moitié nus qui, pour lutter contre le froid et la faim, buvaient la lumière du soleil.
Dans ce récit, on va surtout suivre la destinée de trois personnages : Constance, aussi endurante, svelte et protectrice qu'une louve. Stella, incroyable jeune fille qui a le malheur de vivre dans le mauvais corps. Puis Dylan, le géant hirsute venu tout droit de Soho, avec ses désillusions et ses petits secrets de famille.
Ils vivent un peu en marge de la communauté, dans des caravanes, et l'on se demande si ces petites boites en ferraille pourront les protéger contre les terribles morsures de l'hiver.
Dans le froid glacial, sous plusieurs couches de couvertures et de vêtements, ils vont s'aimer tous les trois, et prolonger leurs rêves. Ils vont former une famille, une vraie, et croire encore à l'avenir.
La fin du monde du monde est grandiose dans les hautes terres d'Écosse. Les montagnes irradient, étincelantes et blanches sous le soleil matinal. Un « pays des merveilles glacées ».
Jusqu'à l'ultime grondement de l'apocalypse…
Lisez ce livre abrupt, dérangeant, impitoyable, tout à tour violent, drôle et pathétique.

Le récit s'achève en mars 2021. On peut dire maintenant que Jenni Fagan s'est royalement plantée dans ses prévisions. Enfin, j'espère…
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Rentrée littéraire 24 août 2017.

Novembre 2020, il fait froid, polaire même. La Terre est sur le point d'entrer dans une ère glaciaire, les bulletins météo annoncent quatre mois de chutes de neige incessantes et des températures qui plongeront jusqu'à – 50°C. Même en Afrique.

Dans cette ambiance pré-apocalyptique, les résidents du parc de caravanes de Clachan Fells s'organisent tant bien que mal. Dans cette petite ville blottie au pied des montagnes dans le nord de l'Ecosse, Dylan, la trentaine, vient de prendre possession de la caravane que lui a léguée sa mère, lui qui, jusque là, avait toujours vécu à Londres, dans le petit cinéma d'art et d'essai de sa grand-mère, aujourd'hui en faillite pour l'un et décédée récemment pour l'autre. Pour lui, ce double (voire triple) deuil marque la fin d'un monde et le début d'une nouvelle vie. Qu'il rêverait de partager avec Constance, dont il tombe amoureux à peine l'a-t-il aperçue devant sa caravane. Constance, un peu hippie, un peu reine du système D, femme irrésistible et mère-louve, a une fille adolescente, Stella, qui jusqu'à l'année précédente était encore un petit garçon.

Pendant que la neige s'installe et que la température chute, ces trois personnages et les quelques autres marginaux du camping, pas très bien acceptés par les habitants bien-pensants, préparent la résistance au froid. On calfeutre les caravanes, on superpose les couches de vêtements, on empile les couvertures, on fabrique du gin. Parfois on part randonner dans la montagne, rouler à vélo sur la neige, ou on passe la nuit sur le toit à regarder les étoiles.

Une histoire de famille se démêle pendant que des histoires d'amours s'emmêlent, pendant que Stella, certaine d'être femme, se débat avec ses hormones qui lui disent qu'elle est un homme. Changements climatique, de vie ou d'identité, les certitudes vacillent. A quoi est-il plus difficile de résister : à la nature impitoyable ou à l'intolérance des hommes ?

Une chose est sûre : alors que « la fin est proche », on n'a pas envie de quitter ces personnages, parmi les plus attachants que j'ai croisés dans mes lectures. Malgré le froid et les sombres journées, ce roman est rempli de lumière et de tendresse, de lyrisme, de poésie et de beauté. Lisez-le, vous passerez l'hiver en douceur.

En partenariat avec les éditions Métailié.
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Ce que j'ai ressenti:…Coup de coeur cristallisé…

"-C'est juste une saloperie d'ère glaciaire, camarade, c'est ça, la une d'aujourd'hui! "

Le monde décline, le soleil se divise, le froid s'installe…Jenni Fagan nous conte la fin du monde avec poésie et fracas. Les paysages se cristallisent de beauté sous sa plume, alors que des blocs de grossièretés viennent se fracturer sur les lignes, et l'Ecosse devient plus belle encore, dans ce silence absolu, qui prend tout l'espace…Dans ses pages, on sent que la vie se suspend, et cette auteure lui apporte la grâce d'une écriture lyrique qui t'illumine de l'ultime aurore, avant l'extinction du monde…Le temps s'étire vers l'apocalypse, mais ce décor a des allures de magnificences, et les dernières lumières se boivent avec ivresse…La synergie de ce livre tient à cette fascination à voir un dernier spectacle naturel magique, fait d'aurores boréales, de parhélie, de chutes de neiges éblouissantes, tout en ayant, une infinie tendresse d'une humanité qui ne veut pas s'éteindre, alors même que l'instant fatal se profile…

"Le soleil descend en spirale à travers la cime des arbres, révélant des sédiments de poussière argentée et ambrée. Un étang gelé. Des boucles de glace forment une fleur de givre sur une branche tombée. Chaque pétale glacé est parfaitement recourbé et transparent. L'hiver les a sculpté pendant la nuit. Les a placé là."

Parhélie…Si le soleil se triple, les personnages aussi…L'ombre d'une descendance sur trois générations, rencontre un trio éclaté d'un noyau de famille et tente de devenir une nouvelle cellule triangulaire. Chiens de soleils et fantômes de vie…Dylan le géant est hanté par le souvenir de sa mère et sa grand-mère, tandis que Constance l'hyperactive est tiraillée entre les deux hommes de sa vie, tandis que Stella l'adolescente erre entre les aspects de son hermaphrodisme. Tout comme le vent qui s'infiltre sous la glace laisse des traces noires, au plus on creuse dans le passé de ses habitants de Clachan Fells au plus on voit les destins qui comptent, leurs parts d'ombres…Lentement, les secrets craquent sous leur poids écrasant, dans ce compte à rebours glacial, pour se fondre en un nouvel environnement familial réinventé par la destinée…

"-L'amour est ce qui donne un sens aux choses les plus étranges. "

Jenni Fagan m'a enchantée avec cette anticipation enneigée et verglaçante de mystères. On sent qu'elle a maîtrisé, de bout en bout, la construction de son intrigue qui va de pair avec l'évolution de ses personnages atypiques. Petit à petit, le cercle social et géographique se rétrécit pour laisser place à l'essentiel: le miracle de la tolérance. Les buveurs de lumière est un roman d'une rare beauté, un texte expressif avec une poésie moderne qui m'a bouleversée. C'est un énorme coup de coeur! J'ai encore du mal à quitter cet endroit, ces personnages, cette plume…Cela fait une semaine que je lis et que je relis ces pages, que je m'enivre des splendeurs, des vertiges, des lumières, peut être suis-je devenue, une buveuse de lumière aussi…

"Tous les humains sont des pèlerins de la lumière."


Ma note Plaisir de Lecture 10/10

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Mais qu'avait Vivienne en tête pour lui avoir caché que la fin approchait et ne lui avoir laissé, comme fil d'Ariane à suivre, que le titre de propriété d'une caravane perdue dans un petit bourg d'Ecosse ? Elle savait que sitôt sa fin, et celle de Gunn sa mère, consommées, les créanciers fondraient sur le petit cinéma d'Art et Essai familial, laissant son fils Dylan à la rue.
Une dernière cuite, un transfert de cendres en bac plastique, et Dylan prend la route pour Clachan Fells, bien décidé à n'y rester que le strict nécessaire avant de prendre un vol pour Hanoï. L'Europe s'apprête à sombrer dans le plus terrible hiver qu'elle ait connu depuis des siècles, le Gulf Stream ayant décidé de cesser de réchauffer ces bipèdes écocides. Pourtant, dans ce trou absolument paumé et glacial, Dylan va rester.
Ce géant au coeur tendre s'éprend, dès son arrivée au parc de caravanes, d'une étrange et belle cireuse de lune. Et lorsqu'au matin il rencontre la presque fille Stella de la belle Constance, un fort lien d'amitié et de confiance pend germe.
Alors, ces trois atypiques, sauvages et épris de liberté, tissent jour après jour une toile de tendresse et de vie qui pourrait leur permettre de survivre aux temps glaciaires qui avancent. Dylan n'a jamais été autant vivant que maintenant. Et amoureux.
Alors, il va suivre le fil d'Ariane laissé par sa mère et comprendre que ce qui le relie à sa belle cireuse de lune dont la presque fille est si pétulante, est d'une toute autre nature que ce qu'il avait initialement perçu. Mais peu importe. Ils vont se nourrir de beauté et d'affection à l'image de la légende du moine qui buvait la lumière.
Et ce roman, il l'est vraiment, lumineux, bien que les thèmes abordés soient d'un grand sérieux, voire dramatiques ; et d'une fraicheur telle que je vais me mettre sans délai en quête du précédent roman de Jenni Fagan.
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Je craignais que le contexte apocalyptique de ce roman ne fasse trop ton sur ton avec l'ambiance de ce novembre de re-confinement au cours duquel je l'ai lu.
Je craignais que cette histoire me plombe le moral.
Je craignais clairement de plonger en dépression.
Et j'ai finalement plongé dans un roman aussi lumineux que son titre, d'une lumière claire et douce, une lumière hivernale qui semble étouffer les bruits, exalter les sentiments et faire battre le coeur. Cette fameuse clarté froide du coeur de l'hiver, lorsque l'on profite d'un rayon de soleil pour tendre son visage vers le ciel en fermant les yeux, lorsque l'on se sent heureux de profiter de cet air vif, en sachant qu'il va falloir se dépêcher de rentrer avant que le froid ne morde davantage.
Je suis tombée amoureuse de chacun de ces trois personnages, de ces paysages, de cette ambiance de fin du monde, des trois soleils, de ces légendes et de cette lumière.
J'ai aimé Dylan et ses fantômes, ses films, ses souvenirs d'enfance entre deux femmes excentriques, son amour silencieux, sa force aussi grande que ses faiblesses…
J'ai aimé Constance et sa beauté lunaire, son pragmatisme, sa débrouillardise, son inconditionnel dévouement maternel, son émancipation et ses amours tortueuses…
J'ai aimé Stella et son courage, sa ténacité face à la violence adolescente, ses remises en question, ses peurs légitimes, ses battements de coeur, son impulsivité…
J'ai aimé que cette fin du monde soit si douce, ouatée, qu'elle nous fasse battre le coeur et permette de tomber amoureux, encore un peu.

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Voilà un roman enthousiasmant tant pour son ambiance, que pour ces personnages.

Novembre 2020 : L'action se passe en Ecosse où un hiver digne des régions les plus reculées de Russie s'installe. L'Ecosse n'est pas la seule touchée, Israël et le Maroc ne tardent pas à être recouverts de neige. Des rumeurs font état de périodes de glaciation et d'iceberg se dirigeant vers les rives européennes.

Au niveau des personnages, nous faisons d'abord connaissance avec Dylan, 38 ans. Il vient de perdre tour à tour sa grand mère et sa mère (mortes de vieillesse et de maladie). Il est obligé quitter Londres et le cinéma qu'il exploitait avec elles (les actes de Dylan partant de Londres pour le nord m'ont beaucoup fait rire)
Après un long voyage en bus, il parvient à Clahan Fells en Ecosse où vivent Constance (as de la récupération et pédagogue invétérée) et sa fille Stella.

La survie dans cet hiver polaire s'organise. La communauté est à la fois soudée mais aussi intolérante vis à vis tous les êtres un tant soit peu différents.
J'ai eu un coup de coeur pour les trois personnages principaux (Stella 12 ans est convaincante de franchise et de réflexion), Dylan touchant dans son deuil et son amour tout neuf pour Constance, celle-ci, esprit libre, défend les choix de sa fille.
La part grandissante et menaçante de la nature et de l'hiver qui envahit tout est magnifiquement décrite... on tremble pour cette communauté isolée...
Un huis clos sous la neige à la fois solidaire et oppressant...
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J'ai adoré ce livre. Les personnages sont tous plus attachant les uns que les autres. Tous farfelus, excentriques mais qui profitent au mieux de ce que la vie, la nature, leur apporte. J'ai été charmé par le texte poétique, j'ai ris des pensés ou actions de certains personnages. Dans un contexte apocalyptique il est rare de se sentir autant apaisé tellement le lieu et les personnes qui y vivent sont lumineux. Je n'avais vraiment pas envie d'arriver à la fin de ce roman et c'est avec tristesse que je quitte tout ce petit monde.
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C'est le titre qui m'a accrochée en premier : "Les buveurs de lumière" ! Poétique et énigmatique, ce titre était en plus illustré d'une magnifique image, dans son édition Points !
La rencontre avec cette auteure ne pouvait être que de bonne augure. Elle a été interstellaire !

Jenni Fagan nous transporte dans un tourbillon, un tourbillon de neige où la température annonce une ère glaciaire. Les bulletins météorologiques sont catastrophiques : la Terre va vivre des mois dans un froid polaire où la température va descendre et voisiner les -70 degrés. Les habitants s'organisent et s'immobilisent dans un silence de torpeur. Un énorme Iceberg flirte avec les côtes écossaises. Des aurores boréales, des paysages magnifiques se déclinent malgré tout, dans une ambiance pré-apocalyptique. Nous faisons également connaissance de personnages attachants, plus ou moins poétiques, qui dévoilent progressivement leur secret, leur intimité. Jenni Fagan nous transporte dans une fin du monde enchanteresse, sous une plume lumineuse ! Un vrai coup de coeur !
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Attention, coup de coeur. Mais alors vraiment, quel plaisir, ce roman ! Je crois bien que j'ai tout aimé, dedans… Ah non, sauf sa longueur : 304 pages, c'est trop court. Je me suis tellement attachée aux personnages… Quel talent, Jenni Fagan (et la traductrice, aussi). Les Buveurs de lumière est son deuxième roman.

Un futur proche, avec des airs de fin du monde. La terre en a marre, le climat a été trop déséquilibré, le monde semble prêt à basculer dans une nouvelle ère glaciaire. En tous cas, même si l'hiver qui se profile a une fin, il promet d'être le plus rude que l'humanité ait connu depuis… pfiou. On ne sait pas depuis quand, mais ça craint vraiment.

Alors que la neige se pointe sur les pyramides et que le Londres où il a grandi dans un cinéma d'art et d'essai est au bord de la rupture, Dylan embarque pour le nord de l'Ecosse avec dans son maigre bagage les cendres de sa mère et de sa grand-mère, décédées il y a peu. le géant tatoué a dans l'idée de revendre la caravane dont il vient d'hériter. Il ne sait pas encore que Clachan Fells va devenir le centre de son nouveau monde. Stella, la jeune fille coincée dans un corps de garçon, sa mère Constance, survivaliste, et leurs voisins marginaux, tous plus barrés – et plus humains – les uns que les autres.

Les Buveurs de Lumière est un roman férocement poétique, humaniste, déjanté. Beau. Plein d'humour, celui un peu noir, que j'adore. La plume de Jenni Fagan est aussi brillante pour capter la beauté somptueuse d'un paysage, pour détailler la manière de bricoler un poêle maison pour ne pas geler, que pour dévoiler les méandres complexes des personnalités. Sans en faire jamais trop ; un mélange de pudeur et d'extravagance. Surtout, cette fantastique tendresse, qui éclaire tout… et ce que je ne vous dit pas ! Un coup de coeur, tellement. A en parler des heures durant.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Je suis heureuse de cette rencontre avec Jenni Fagan et ses "buveurs de lumière". le titre anglais du livre est "The Sunlight Pilgrims", titre qui une fois le livre refermé, me semble encore mieux convenir.
Vraiment, une belle, douce et riche lecture. J'ai aimé ces personnages qui osent mener la vie qui leur correspond, qui incarnent leur originalité sans fard, en accord avec une nature extrême.
Tout est féérique, précieux, généreux, entier et intègre dans ce roman. Un cocktail qui me fait penser au vin chaud partagé dans la nuit glacée et enchantée, voie lactée et aurores boréales. On en redemande!
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