Citations sur Les enquêtes de Mary Lester, tome 2 : Les diamants de l.. (9)
- Dans la police, c'est comme à la pêche...
Brendan se mit à rigoler [...]
- Vous avez de ces comparaisons !
- C'est vrai , dit Mary mi-vexée. Laissez-moi vous expliquer : un dossier, c'est comme une pierre sur la grève à marée basse.[...]
- Ce que je veux dire, c'est que, quand vous ouvrez un de ces dossiers, c'est comme quand vous soulevez une pierre sur la grève, quelque fois il y a un gros crabe dessous.
Le soleil était encore chaud, et sous ses pas, le sable meuble s'enfonçait avec des crissements d'étoffe déchirée.
De rares voitures passaient, dans un chuintement de pneumatiques sur la chaussée mouillée, traînant dans leur sillage le reflet sanglant de leurs feux rouges sur l'asphalte luisant de noir.
Mary regardait la liasse de journaux ouverts devant elle sans la voir. Il faisait chaud derrière la large vitrine couverte de photos de presse. Elle entendait vaguement des téléphones sonner, des portes claquer, des pas pressés sur le carrelage des couloirs. Une odeur d’encre, de papier et de tabac flottait dans l’atmosphère et il n’y manquait qu’une odeur de misère pour qu’on se croie dans les locaux de la police. Elle imaginait comme si elle y était l’interrogatoire des voyous.
Autre temps autre mœurs. Les punks maintenant insultaient les passants, les provoquaient au point que les gens faisaient un large détour pour éviter de passer devant eux.
« Mais que fait la police ? », s’indigna un petit monsieur bien propret en pressant le pas après s’être traiter de « vieil enculé ».
La police, pensa Mary en lui faisant un petit sourire, elle est en vacances, du moins en ce qui me concerne, et elle n’a pas la moindre intention d’intervenir.
“C’était avenant comme un caveau de famille, et il y faisait un tout petit peu plus froid.”
Les flics avaient dû charger les absents : c’est de bonne guerre en pareil cas. Les arguments avaient dû pleuvoir, du type de ceux qui font mal : Vous n’êtes que de pauvres types, vous vous êtes fait doubler ! Maintenant vos copains sont au soleil, les doigts de pied en éventail avec du fric plein les poches, avec votre part ! Hé, ils ne sont pas fous ! Vaut mieux partager en deux qu’en quatre, pas vrai ? Allez parler les gars, nous on ne vous en veut pas, ce sont les autres qu’il nous faut. On « écrasera le coup si vous vous « allongez ».
Et bien sûr, Langlois et tahar finissent par ‘allonger », complètement démoralisé, absolument persuadés d’avoir été les pigeons dans cette affaire.
Leurs complices se nommaient respectivement Jean-Pierre Luant et François Jan.
Le petit monsieur la regarda d’un air mi-figue mi-raisin, se demandant si elle se moquait ou si elle compatissait. N’ayant pu se déterminer, il tira au large en haussant les épaules et Mary sourit de plus belle. Elle se sentait bien. Sur le guéridon de marbre, un pot de thé fumait et il ne lui manquait qu’une pâtisserie pour se sentir parfaitement heureuse. La maison n’en servant pas, elle s’apprêta à entrer dans les halles pour en acheter, quand une voix martiale se fit soudain entendre :
- Salut, salut à vous, braves soldats du 17e. Salut, salut à vous, je vous admire et je vous aime…
a frêle silhouette se tenait adossée à la vieille rambarde de fer rouillé qui bordait la rivière. Le bouillonnement furieux de l'eau s'engouffrant entre les arches faisait, sous ses pieds, frémir le tablier du pont. Depuis un mois les pluies étaient abondantes, et l'Odet, qui traverse la ville en son milieu, charriait ce soir-là des flots tumultueux d'eau limoneuse.Pour le moment il ne pleuvait plus, mais on sentait presque physiquement un ciel lourd, des nuages bas et de fortes rafales d'un vent humide, presque tiède, balayaient les rues désertes de la petite ville. De rares voitures passaient, dans un chuintement de pneumatiques sur la chaussée mouillée, traînant dans leur sillage le reflet sanglant de leurs feux rouges sur l'asphalte luisant et noir.