AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,37

sur 60 notes
5
8 avis
4
6 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes touchés par le récit de Pablo Fajardo mis en scénario par Sophie Tardy-Joubert. Comment ne pas l'être? le lecteur est plongé au coeur de l'action, il voit, il découvre et comprend toutes les imbrications. Surtout que les poursuites judiciaires se poursuivent encore de nos jours, plus de 25 ans plus tard. On comprend que beaucoup souhaitent baisser les bras car les choses positives manquent. Même quand un tribunal demande à Texaco de verser 9 milliard de dollars ce dernier refuse. Et il ne se passe rien derrière. On admire encore plus ceux qui continuent la lutte coûte que coûte. Damien Rondeau facilite l'immersion avec aisance grâce à son dessin qui se rapproche d'un carnet de voyage avec des couleurs chatoyantes. Il apporte à la fois cette dose d'optimise dans un monde assez sombre par bien des aspects. La crédibilité du récit se fait aussi grâce à Amnesty International qui s'associe aux éditions des Arènes pour dénoncer ce scandale trop méconnu. On admire l'abnégation de ceux qui osent batailler contre vents et marées car la cause est juste. Peut-être que les multinationales ne peuvent pas toujours gagner? L'avenir nous le dira.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
Commenter  J’apprécie          90
L'or noir! Ce trésor du monde moderne pour lequel certains vendraient père et mère, leur peuple, leur pays. Texaco est le témoignage du combat d'un peuple exploité et empoisonné pendant des années par une multinationale avide de bénéfices et pour laquelle les conséquences de ses actes n'a pas d'importance, une multinationale qui profite des différentes législations pour s'en mettre plein les fouilles en détruisant tout sur son passage, une multinationale comme tant d'autres quoi! L'histoire aussi de l'auteur, Pablo Fajardo, qui pour fuir la pauvreté a été amené à travailler comme ouvrier dans ce milieu et a décidé d'en faire son combat, aidé par ses amis et des locaux qui vont payer ses études pour qu'il devienne avocat. Un combat qui contre toute attente sera gagné, un résultat devant lequel Texaco (aujourd'hui Chevron) fuit depuis des années pour ne pas dédommager ou réparer ce qu'il a fait.
Une histoire hallucinante dont on n'entend pas parler et qui mérite d'être diffusée car non seulement le combat continue pour que la décision du procès soit respectée, mais c'est aussi un message d'espoir pour tous ceux qui pensent que se battre contre des monstres créés par le capitalisme est perdu d'avance.
Commenter  J’apprécie          80
Cette BD retrace la vie et le combat de Pablo Fajardo. Il nous raconte lui-même son histoire, celle de son pays, de l'Amazonie, de son exploitation et de sa pollution.

Adolescent équatorien, il part travailler en Amazonie, dans une région exploitée pour son pétrole par une compagnie américaine, Texaco. Quand celle-ci quitte le pays après 25 ans, elle laisse une terre ravagée, polluée et détruite par le pétrole déversé.

C'est le début d'un long combat qui est loin d'être terminé. Devenu avocat, Pablo Fajardo représente les personnes qui vivent dans ces régions et qu'il connait bien. Elles réclament justice pour leur terre, leurs familles, leurs morts de cancer. Mobilisés et unis, ils arrivent à obtenir une condamnation de plusieurs milliards de dollars. Mais depuis, Texaco refuse de payer et c'est une lutte devant les tribunaux de plusieurs pays qui s'éternise.

Véritable combat moderne de David contre Goliath, je n'ai pu être que révoltée par cette vision du monde qui consiste à exploiter, piller, coloniser et humilier une terre et les hommes qui l'habitent, puis à fuir toute responsabilité. le retournement de situation que les avocats de Texaco ont réussi à faire devant la justice est tout simplement écoeurant : les victimes sont devenues des coupables cherchant à se faire de l'argent sur le dos d'une grande entreprise. Quelle ironie monstrueuse ! Et quel triste portrait de la justice internationale !

Ces multinationales paraissent exister comme des entités vivantes ayant une existence propre, comme si elles n'avaient pas été créées et dirigées par des hommes à qui elles ont rapporté des millions. Tels des monstres visqueux, elles échappent à toute attaque et volonté de les mettre face à leurs responsabilités.

Le combat est inégal et l'injustice règne. Pourtant, il n'est jamais question de baisser les bras pour Pablo Fajardo dans sa lutte pour les droits humains et pour la nature. Malgré le sujet, cette BD n'est pas triste mais dégage au contraire une sorte de force tranquille, empreinte de courage et de patience malgré les difficultés. Elle est d'une très grande qualité tant par le sujet, qui mérite d'être plus connu, que par sa réalisation. Les planches sont sublimes avec des couleurs lumineuses. le dessin s'attarde sur la forêt si belle, verte et luxuriante. Il y a également de très beaux portraits particulièrement expressifs des différents peuples vivant en Amazonie. Je ne suis pas une spécialiste des BD mais c'est toujours un grand plaisir d'en découvrir de nouvelles aussi pertinentes et belles.
Commenter  J’apprécie          41
Pour les Indiens qui y vivent, la forêt est ce qu'il y a de plus beau et de plus vivant au monde. Cet univers au sein duquel ils évoluent en perpétuelle communication avec les éléments qui le composent leur paraît infini ; il est pourtant menacé de disparition. Sa dévastation est d'ailleurs déjà bien entamée.
La compagnie pétrolière américaine Texaco a exploité de 1967 à 1992 l'or noir de l'Amazonie équatorienne. En quittant la région, elle a laissé derrière elle 60 millions de litres de pétrole brut et plus de 60 milliards de litres de résidus toxiques, sous forme de déchets à peine enfouis, parfois même laissés à l'air libre. C'est l'une des plus grandes pollutions pétrolières de l'histoire : c'est 30 fois la marée noire due au naufrage de l'Exxon Valdez en Alaska (1986) ou 3000 fois celle de l'Erika, en 1999. Cette région, c'est plus précisément la province de Sucumbíos. Elle est traversée par le río Aguarico, sur les bords duquel vivent encore six tribus amérindiennes, qui y cohabitent avec ceux que l'on appelle les "colons", des travailleurs pauvres qui ont quitté la campagne pour travailler dans l'industrie pétrolière. En 1993, 30 000 d'entre eux (indigènes et colons confondus) ont porté plainte contre Texaco pour obtenir réparation. Leur combat, qui dure depuis 25 ans, n'a toujours pas abouti.

Pablo Fajardo est leur avocat. Il est l'un des auteurs de cette bande dessinée, dont il a élaboré le récit, en collaboration avec Sophie Tardy-Joubert, auteure du scénario, et Damien Roudeau, dessinateur et coloriste.

L'ouvrage revient sur les années d'exploitation par la Texaco des ressources pétrolifères de la zone, en insistant sur ses conséquences dramatiques pour l'environnement et la population locale, méprisée et parfois violentée (notamment les femmes, fréquemment victimes de viols) par les représentants de la Compagnie. L'alcool, introduit parmi les tribus, a fait des ravages. La pollution des sols et de l'eau a chassé des tribus de leur territoire. La fréquence des cancers de l'estomac et de l'utérus, des leucémies, des fausses couches, d'enfants nés avec des malformations a atteint dans ces territoires des proportions inacceptables. Aucune infrastructure n'a été prévue pour traiter ces problèmes de santé. Pendant ce temps, les employés de Texaco vivaient dans autre monde, un univers confortable et protégé avec hôpitaux et terrains de sport.

Il nous présente également l'histoire et le parcours de Pablo Fajardo, fils de paysans analphabètes et d'un père alcoolique, originaire de la province de Manabí, sur la côte Pacifique, bien loin des tribus amazoniennes. Alors qu'il n'est âgé que de quatorze ans, ses frères aînés le convainquent de les suivre vers le nord, où il travaille dans une palmeraie, tout en suivant des cours du soir dans un lycée (il étudie de 18h à 3h du matin). C'est à cette époque qu'il découvre les penseurs de la lutte sociale : Gandhi, Martin Luther King, Che Guevara… C'est en tenant des permanences dans un presbytère qui accueille et tente d'aider les populations indigènes qu'il découvre les maux et les dures conditions de vie qu'ils doivent à l'exploitation pétrolifère.

Il présente, enfin, les étapes du combat et ses divers acteurs, avec à l'origine un livre, écrit par une avocate américaine, dénonçant les répercussions de l'action de Texaco et sa déresponsabilisation, qui tombe entre les mains de l'avocat Cristobal Bonifaz, à l'origine de la judiciarisation de l'affaire. Suivent diverses manifestations et la constitution de l'Unión des Afectados por Texaco, initiée par des hommes de loi américains et des représentants de tribus. Mais ces derniers ne sont pas dupes : les avocats américains voient surtout dans l'affaire une occasion de se faire une réputation. Aussi, ils incitent Pablo à faire des études de droit, que financent les prêtres du presbytère où il est bénévole, mais aussi des amis ou des voisins. Diplômé en 2003, il peut alors s'engager dans la lutte, dont il devient avec le temps l'un des fers de lance. C'est un combat long et difficile, ponctué de nombreuses désillusions. Texaco met ses énormes moyens financiers au service d'une contre-attaque qui bafoue l'idée même de justice et les règles du droit. Il est notamment question de subornation de témoins, et même d'un juge. Tout cela traduit un arrogant mépris pour ces habitants d'Amazonie que l'on considère comme des humains de seconde zone, parmi lesquels des Indiens qui ont vécu des milliers d'années en paix avec une nature dévastée en l'espace de cinquante ans par la pollution, dont le mode de vie traditionnel a été anéanti. de quoi perdre tout espoir en la justice. Pourtant, unissant aujourd'hui leurs voix à celles d'autres victimes des multinationales, les sinistrés de Sucumbíos continuent de se battre. Parce que ce crime ne peut rester impuni.

Le récit, déjà fort instructif, est complété d'un dossier signé Amnesty International, qui entre autres rend hommage à ces combattants et rappelle les dangers qu'ils encourent (60 % des assassinats visant des défenseurs de l'environnement sont commis en Amérique latine). L'ensemble constitue un documentaire solidement bâti, synthétique mais clair et complet. le propos est bien mis en valeur par un dessin agréablement coloré, aux traits parfois fondus, orgies de verdure et couleurs vives des vêtements des habitants de la forêt tranchant avec les représentations, aux teintes majoritairement grises ou noires, des ravages occasionnés par la pollution pétrolière.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          40
Dans le genre BD militante, cet album est exemplaire et j'ai bien fait de l'emprunter à ma bibliothèque préférée...
On s'attend à ce qu'on va recevoir comme charge mentale délétère mais on a quand même du mal à encaisser, du mal à se demander comment on vivrait le genre d'oppression sournoise que supportent les équatoriens.!
Et malgré tout on apprécie la qualité de l'imagerie et de la mise en couleur, en se disant qu'elle est peut-être dictée par la certitude qu'il reste des choses à sauver...
De cet édifiant récit d'une lutte du pot de terre contre le pot de fer je retiens le nom de Pablo Fajardo, l'avocat des équatoriens spoliés par la société Texaco alias Chevron depuis les années 60. Mais je pense aux autres pétroliers ou gaziers, aux industriels et aux marchands qui prennent leurs aises partout dans le monde depuis plus de deux cents ans, quitte à menacer la vie de leur semblables.
A commencer par ceux de mon pays...
Et j'ai honte même si, pour le moment et malgré mon âge, j'ai toujours réussi à ne pas monter dans un avion de ligne : car combien de litres de fuel ou d'essence j'ai brûlé depuis que je suis né ? O misère de nous, ô honte à nous autres humains !
La BD est aussi un média nécessaire !
Commenter  J’apprécie          10
Pablo Fajardo est un avocat équatorien, il a consacré sa carrière et sa vie à la catastrophe écologique dont est responsable la compagnie pétrolière Texaco. A la fin des années 60, cette multinationale américaine s'implante au coeur de l'Amazonie avec un seul objectif : pomper l'or noir qui s'y trouve. 1993, ils en ont eu assez, c'est l'heure de partir en laissant derrière eux l'une des pires catastrophes écologiques et humaines.

Aux côtés de Pablo Fajardo, 30 000 habitants se battent tous les jours pour faire valoir leurs droits. Mais le mal est fait, la terre est polluée, les fleuves aussi sans parler des personnes contaminées, atteintes de cancer, des enfants malades ou mort-nés... Ça fait vraiment froid dans le dos !

Cette BD est un documentaire percutant qui donne à réfléchir sur notre société de consommation qui privilégie les bénéfices au détriment des hommes... Sophie Tardy-Joubert nous explique ce combat avec une multitude de détails, épaulé par Pablo Fajardo qui devient personnage principal de l'ouvrage en racontant son quotidien. Sur fond de corruption, d'engrenage politique et de déshumanisation, les habitants équatoriens se font écraser par ces géants aux dents longues.

Les dessins sont magistraux, tellement réalistes et travaillés. Damien Roudeau est un portraitiste remarquable. Et j'avoue j'ai eu un gros coup de coeur pour les couleurs, c'est beau, chaud, vivant !!
Lien : https://lesmotschocolat.word..
Commenter  J’apprécie          10

Lecteurs (101) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5236 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}