The Good Girls

Il est très rare pour moi d'abandonner un livre et j'ai dû m'y résoudre avec celui-ci à mon corps défendant car j'avais l'impression de manquer de respect à ces deux jeunes filles réelles car le livre est une enquête sur un fait divers.
Alors que je suis très intéressée par les thèmes du fonctionnement de la société en Inde, de la place de la femme, du poids des traditions, des différentes castes… je n'ai pas accroché à cette enquête car l'autrice dilue trop son analyse et sa documentation. On découvre les deux jeunes filles mortes au bout de 150 pages, comme si c'était un roman (et l'écriture n'est malheureusement pas très fluide ou littéraire) et l'autrice égrène son texte de “il aurait dû faire ça” alors qu'on ne connaît pas encore l'histoire. le début est donc très long, manque d'analyse, de chronologie et de vision d'ensemble. Et comme j'avais peur que le style ne change pas, j'ai dû me résoudre à arrêter ma lecture.

Padma et Lalli sont des cousines disparues dans la nuit et retrouvées pendus le lendemain près de leurs maisons à Katra, en Inde.
La journaliste se penche sur ce fait divers pour nous livrer une espèce de rapport sur l'Inde de notre époque en abordant des sujets tels que les conditions de vie, le sort des femmes, la pauvreté, la police, la justice ou la politique qui vont influencer ces morts. le livre se lit facilement et rapidement malgré le manque de style. La surabondance de de personnages et de données peuvent nous donner l'impression d'être submergés et un peu perdus, mais je l'ai pris comme une façon d'être transporté dans l'histoire et noyé parmi toute la population indienne.

Bon bon bon. Pour tout vous dire, j'ai commencé ce livre le 29 avril - autant dire que, me concernant, ce n'est pas très bon signe.

Bien que l'histoire m'ait intéressée, j'ai eu du mal à rentrer dedans. D'une part, c'est la reconstitution par une journaliste d'un fait divers, et les personnages sont donc réels et très très nombreux. D'autre part, j'ai trouvé que la frontière entre récit/documentaire était assez floue : durant la première partie, on a vraiment l'impression de lire un roman. Par la suite, la reconstitution est beaucoup plus documentée. En fin d'ouvrage, l'autrice explique sa démarche, son mode de fonctionnement, et le temps (4 années !) que lui a pris cette enquête. Peut-être aurait-il été plus judicieux de le faire au début ?

Je suis déçue car la thématique des violences faites aux femmes (en Inde, ou ailleurs) me tient énormément à coeur et me révolte. Je ne peux nier que j'ai beaucoup appris, par cette lecture, sur les fonctionnements de la société indienne : corruption, honneur de la famille, conditions de pauvreté dans certains états...

Il est très très rare que j'abandonne un livre en cours de route, car j'ai toujours une sensation d'échec. Je l'aurais sûrement fait cette fois-ci si je m'étais écoutée...