Citations sur Choucroute maudite (13)
Ce vieux psychopathe de Franz Eberhofer tire au clair, quasiment en vacances complètement zen, toutes les affaires non élucidées de ces dernières années. Ca coule bien sûr comme du petit lait.
Oui, et il est poli Moratschek, incroyable. Il est vrai que c'est la crème, cet homme. Mais ça, je crois que je l'ai déjà raconté.
Eh bien mon vieux, c'est un bavard, je te dis pas. Il est natif de Leipzig et rien que son dialecte est passible de préjudice moral.
Bon, aujourd’hui je vais chez Simmerl (le mardi, c’est le jour où on tue le cochon, donc : boudin et saucisse de foie). Et là, je tombe encore sur ce bonnet de fourrure, devant la porte. Juste devant la porte d’entrée de la boucherie-charcuterie, il y a ce bonnet. Je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé. Non, sans doute pas. Donc, on était mercredi (ou jeudi, peu importe). En tout cas, je faisais ma promenade avec Louis II, comme d’habitude. Il nous a fallu un tour de 1-17, mais ça n’a aucune importance ici. En fait, Louis II trottait tranquillement devant moi comme d’habitude et, d’un seul coup, il a senti un truc. Il m’a devancé, a ramassé quelque chose au sol et l’a gentiment déposé aux pieds de son maître.
Comme la Mémé en est au stade du raisin sec, toutes les parkas sont beaucoup trop grandes. Une gentille vendeuse avait dit que si on ne trouvait rien, on pourrait regarder au rayon jeunes. parce que c'est taillé plus petit, il y aurait des articles tout à fait corrects qu'on ne dirait pas fait pour les jeunes. (...)
Ensuite, on rentre. La Mémé déballe sa nouvelle parka et l'enfile. Elle lui va comme un gant, elle est noire et derrière, en lettres orange, on peut lire : "Big girls have more fun".
Doux Jésus !
Mais de toute façon, la Mémé ne parle pas anglais.
Certains jours, c’est plus malin de ne pas se lever parce que ça ne sert à rien.
En dehors du fait que Majorque est en Espagne.
Je ne suis allé qu'une fois si loin en vacances. C'était en Turquie. Et c'était atroce. Tu ne voudrais même pas y être enterré ! La nourriture, les touristes, les Turcs, la chaleur, la clim. Je pourrais continuer à longueur de pages, mais je ne veux pas me montrer ennuyeux.
En fait, je n’avais jamais vu cette femme auparavant. D’abord, j’ai pensé que c’était une de ces touristes d’un jour qui veulent sortir de la ville, montrer la campagne à leur clebs et lui apprendre qu’on peut pisser sur autre chose que des réverbères. Mais il y a de grandes chances pour que son séjour dure plus longtemps que ça, étant donné que le bonnet est aujourd’hui encore devant la porte de la boucherie-charcuterie.
Le bonnet était toujours par terre et ne bronchait pas. Si je ne connaissais pas si bien Louis II, j’aurais pu douter que le bonnet ait survécu. Alors la femme a pris dans ses bras la bestiole inerte, a nettoyé les feuilles mortes collées à ses pattes et a tourné les talons, très en colère. Je me suis d’ailleurs demandé comment une créature aussi délicate pouvait claquer des talons de la sorte… Mais bon.
Comme je l’ai précisé, cet incident nous avait mis en retard de huit minutes sur notre meilleur temps et c’était vraiment fâcheux.
Quoi qu’il en soit, quand la femme a repris son souffle, elle m’a engueulé et demandé pourquoi je ne maîtrisais pas mieux mon énorme monstre. Elle devait parler de Louis II. Ensuite, elle m’a hurlé dessus en demandant si j’avais une idée de ce qu’un (la race du chien ici n’a aucune importance) machin pareil pouvait bien coûter et si je savais combien ils étaient fragiles.
Aucune idée.
Parce que le thème de prédilection à une table d'habitués, tout de suite après la politique et le foot, c'est les morts. Avant même les nanas.