Je me rend compte en tentant d'écrire cette chronique que j'ai bien du mal à me faire un avis sur Carrier of the Mark. Il faut dire que de base le roman à certains éléments originaux pour lui qui tendent à faire pencher la balance dans le positif mais que malheureusement l'auteure peine un peu à transformer l'essai.
Déjà, le roman se déroule en Irlande dans la petite ville de Kinsale (ville existante et qui, après une recherche sur google image, donne grave envie d'être visitée). Peu de romans faisant la part belle à l'Irlande se trouvent en littérature Young Adult et on ne peut donc qu'apprécier les efforts de l'auteure afin de mettre ce lieu en avant. Bien sur qui dit Irlande dit moult prénoms et noms typiques avec des accents inopinés qui les rendent imprononçables, mais cela fait parti du folklore et on arrive à rapidement s'y adapter (bon en fait on massacre juste la prononciation l'air de rien et on en rebaptise un peu tout le monde dans sa tête).
Cependant l'aspect qui prêche le plus en faveur de Carrier of the Mark est bel et bien l'intrigue sur ces "porteurs de la marque" qui contrôlent chacun un des quatre éléments. Avec tant de livres qui se ressemblent dans la sphère du Young Adult c'est forcément un gros avantage que de proposer une mythologie pas, ou du mois très peu, exploitée. On se dit qu'enfin on va tomber sur un roman qui va changer et nous faire oublier les dizaines et dizaines de romans qui reprennent tous en coeur la même recette ! Sauf que malheureusement ce pseudo avantage tourne bien vite court dans Carrier of the Mark...
Tout d'abord la mythologie proposée est mise en place de manière bien trop floue pour qu'on puisse réellement l'apprécier. Je dirais même que les tentatives d'explications qui jalonnent le récit ne font que compliquer inutilement le schmilblick. On nous parle de "carrier of the mark" (porteur de la marque), de "marked royal blood" (sang royal marqué), de "royal blood" tout court, de gênes récessifs (pour nous dire deux chapitres plus loin que le gêne récessif n'est pas un fait avéré, et trois chapitres après que peut-être que si en fin de compte)... Bref c'est un joyeux bordel qu'on nous lance à la figure et c'est plus qu'agaçant !
Le second gros problème du roman est que les personnages et leurs relations sont à 800% dans le nunuche et le cliché en veux-tu en voilà ! Meg, l'héroïne, n'a pas une personnalité transcendante, et c'est la même chose avec Adam, le beau gosse du lycée qui ne se mêlait pas à la populace jusqu'à l'apparition de sa promise... PAS CLICHÉ DU TOUT ! Sinon avec ça, vous prendrez bien un peu de relation interdite sous peine de provoquer l'apocalypse ? Oh ben oui quelle bonne idée, on l'a jamais vu que dans 800 millions de romans avant !
Néanmoins, car je n'ai pas que des choses méchantes et ironiques à dire, je dois quand même préciser qu'au-delà de cet agacement intersidéral provoqué par cet incessant ballet de niaiserie, le style de l'auteure permet de nous faire tourner les pages avec pas mal de facilité. On a beau soupirer assez pour servir d'éolienne à toute sa région, on a quand même envie de voir comment tout cela va réussir à se dégoupiller. C'est juste décevant que cette fluidité ne se soit pas rependue au développement de l'univers, peut-être que si la mythologie avait été un peu plus claire on aurait encore mieux réussir à surmonter la surenchère de la bêtise.
Au final, Carrier of the Mark m'a déçue. Si les promesses d'originalités étaient là, elle ne se concrétisent malheureusement pas à cause de personnages beaucoup trop mièvres et d'une mythologie manquant cruellement de clarté. de plus la fin du roman ne nous offre aucun sursaut dans cette linéarité flagrante et je dois dire que je n'ai aucune envie de poursuivre l'aventure avec le second tome. Dommage.
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