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Critique de YANCOU


YANCOU
29 décembre 2017
Mon héroïne 2017-2018 ce sera Nicolas Fargues. Bon, Nicolas n'est pas une femme, mais après avoir croqué, avec beaucoup d'ironie, d'affreux prototypes de misogynes dans ses précédents romans, il se met ici dans la peau d'une jeune femme, et plus encore (mais je ne le dirais pas). En observateur méticuleux des moeurs contemporaines, il brosse comme toujours des portraits multiples, avec la finesse d'esprit qu'on lui connaît, toujours critique, juste, parfois drôle : les jeunes, les vieux, les bourgeois, la société française - son rapport à l'étranger, mais aussi la Nouvelle Zélande (dont il nous avait donné un avant goût avec Écrire à l'élastique coécrit avec Iegor Gran en 2017 et qui était une drôle et belle vraie fausse correspondance - ou fausse vraie, à vous de voir). Il nous parle aussi du Cameroun, des relations familiales, pas toujours faciles, de la solitude moderne -celle qu'on retrouve à travers les réseaux sociaux, C'est que Nicolas Fargues donne a lire des romans hyper-contemporain, ce que je déteste, en principe, et pourtant, avec lui ça marche. Je ne lache pas le livre, tenu par une construction astucieuse, un va et vient de scènes qui en disent long sur les relations amoureuses, sur les petits concessions du quotidien, qui sont au final autant de défaites qu'on aimerait transformer en victoire histoire de sortir la tête haute de ce bourbier qu'est la vie transformée en enfer douillet fait de certitudes sans cesse remisent en question. J'aime bien ces romans qui inversent la vérité, la réalité, le sens moral, comme dans Les hommes tremblent de Mathieu Lindon, où les habitants d'un immeuble, pourtant de très bonne volonté envers leur prochain, se mettent à haïr le clochard ingrat qui squatte leur allée ; ou encore dans L'écologie en bas de chez moi, de Iegor Gran, où l'auteur déverse des tombereaux de mauvaise foi envers les écolos pour au final penser à la fois l'écologie, mais aussi l'autofiction - c'est génial. J'aime ces romans qui vous force à quitter votre rôle bien défini pour vous mettre dans la peau d'un autre. Dans le cas de Je ne suis pas une héroïne, c'est dans la peau d'une autre et c'est vraiment une réussite. Alors oui, en cette fin d'année 2017 (car j'écris ces lignes le 29 décembre), c'est bien Nicolas Fargues mon héroïne.
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