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Critique de Alfaric


Ce tome 3 édité en 1969 et intitulé "Cosmos privé" laisse tombe Robert Wolff et Chryséis (pris au piège par celui qui se présentait comme étant le Seigneur Urizen), et il est victime plus que tous les autres tomes de la saga du syndromes des excellentes idées pas assez bien exploitées !
Des tribus des montagnes aux métropoles des plaines tout commence avec de la Fantasy amérindienne car Kickaha victime d'une subite soif d'intellect quitte ses amis nomades pour la grande bibliothèque de ce qui ressemble à une grande cité mésoaméricaine. Puis c'est la Guerre des Mondes quand débarquent sans prévenir par la porte des étoiles des chevaliers en armure : cette fois-ci les Conquistadores sont teutons et non ibériques ! le trickster est en cavale car il est sur la liste noire des envahisseurs, et il est bientôt rejoint par les Seigneurs Anania, Nimstowl et Judubra l'Étrangleur qui était venu dans les mondes de Tiers pour demander refuge et asile chez le Seigneur Jadawin car eux aussi sont en cavale. Ils lui expliquent que le pire ennemi de leur espèce est de retour pour leur jouer à tous de bien mauvais tours : les Cloches Noires, des machines conçues pour transférer les consciences d'un corps à l'autre et qui ont fini par développer leurs propres consciences pour se retourner contre leurs utilisateurs puis leurs créateurs ! Une fois de plus va se dérouler la lutte entre l'homme et la machine, dans une ambiance "Les Envahisseurs" / "The Invaders" !!!
J'étais à fond dedans avec ce compte à rebours macabre dans lequel Kickaha qui soupçonne tout le monde d'être des Cloches Noires détruit un à un ses poursuivants en vérifiant bien s'ils sont thoans, humains, ou inhumains, jusqu'au remake du massacre de Wounded Knees où là j'ai trouvé que l'intrigue commençait à se déliter un peu : on a une cavale sur la lune des Mondes de Tiers reformatée pour ressembler à Barsoom (car Philip José Farmer, Paul Janus Finnegan et Robert Wolff sont des fanboys du "Cycle de Mars" d'Edgar Rice Burroughs), puis une série d'escape game où se Kickaha se remet à soupçonner tout le monde avant d'être libéré d'un circuit de résonance et participer à la bataille finale pleine de twists qui auraient été géniaux s'ils avaient été mieux amenés et mieux exploités (bien que le dernier d'entre eux nous dirige vers le tome 4 car quelqu'un menti sur le nombre de survivants de la grande guerre entre les Thoans et les Cloches Noires ^^). Et à chaque tome l'auteur semble s'acharner à faire agir ses personnages en solo alors qu'il ne sont jamais aussi intéressant que lorsqu'il fonctionne en duo ou en groupe (et j'avais écrit exactement la même chose sur "Anankè", le cycle Portal Fantasy d'Henri Vernes appartenant à la saga "Bob Morane"). On a ainsi plein de personnage secondaires qui ne demandent qu'à être mis en avant mais qui sortent du récit en disparaissant et/ou en mourant parfois comme des merdes (la strong independant woman contrebandière, véritable Han Solo amérindienne, l'officier déserteur qui en savait trop, l'empereur fantoche ou le paladin prisonnier), alors même que l'auteur nous laisse à penser qu'ils ont vécu leurs aventures de leur côté et qu'elles ont eu une incidence sur le récit principal. Reste quand même la relationship drama entre Kickaha et Anania, où l'auteur iconoclaste passe à la moulinette l'iconoclasme de "L'Amant de Lady Chatterley" (rappelons qu'on son époque les unions mixtes sont encore interdites par les puritains WASP et fortement punies par la loi) : Anania est qualifié de douce donc de faible par les siens mais elle reste une aristocrate immortelle et suprématiste, alors que Kickaha reste un roturier mortel et humaniste. Mais qui mieux que lui qui est accro à l'action et au danger peut comprendre ces hommes-dieux blasés qui sont hantés par la malédiction de l'immortalité ? Leur jeu de séduction et leur romance sont bien fait, mais là aussi c'est juste au moment où tout bascule dans leurs sentiments et leur relation que les personnages sont séparés et ils ne retrouveront pas avant le dénouement...

PS: notez la préface de Roger Zelazny qui avoue sans honte être un fanboy de Philip José Farmer et qu'il lui a emprunté tout ou presque ^^
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